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A.Khkavi poursuit sa visite au Maroc : Un séjour qui explose tous les tabous…

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En dépit du mécontentement populaire suscité par une normalisation avec Israël, Rabat va encore plus loin dans la coopération avec Tel-Aviv en s’affranchissant de tous les tabous. Le séjour du chef de l’état-major de Tsahal dans le Royaume pour 72 heures confirme des relations inscrites dans le temps long, comme l’assurent des médias israéliens. En d’autres termes, ce qui se déroulait sous la table avec l’entité sioniste s’opère désormais au grand jour…

Accueilli successivement mardi par Abdellatif Loudiyi, ministre délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé de l’administration de la défense nationale et le Général de Corps d’Armée Belkhir El Farouk, Inspecteur Général des FAR et Commandant la Zone Sud, conformément aux hautes instructions royales, Aviv Kohavi, patron de l’armée israélienne que le collectif marocain de solidarité avec le peuple palestinien qualifie de « boucher », a souligné le rôle de faiseur de paix et de stabilité du Maroc sur le continent africain et au Moyen-Orient.

Au cours de cette première visite du genre au Maroc, A. Kohavi a rappelé l’excellence des relations et de la coopération bilatérale au niveau militaire. Le représentant de la Défense israélienne et ses homologues marocains ont discuté et examiné les opportunités de la développer davantage via la formation, le transfert de technologie outre le partage d’expériences entre les armées.

A. Loudiyi qui accueillait A. Kohavi a rappelé à cette occasion « l’engagement constant », sous le leadership du Roi, en matière de « gestion des défis sécuritaires, de la crise migratoire, de la pandémie du Covid-19 et de déploiement de nombreuses initiatives en faveur du rapprochement des peuples pour servir les objectifs de paix et de stabilité au Moyen-Orient », relève un communiqué de l’État-major général des Forces Armées Royales (FAR). Et le responsable marocain d’ajouter que l’intérêt est de monter conjointement des projets industriels de défense au Maroc, souligne le communiqué, qui fait suite à la réunion des deux hommes, et d’une importante délégation israélienne qui accompagnait le Chef d’Etat-Major des Forces de Défense israéliennes lors de cette visite de travail.

A. Kohavi a saisi cette occasion pour saluer le rôle important joué par le Maroc sous la conduite du Roi Mohammed VI, en tant qu’acteur de stabilité et de paix en faveur du continent africain et au Moyen-Orient, a indiqué la même source. Il a expliqué que lui et son homologue marocain ont réitéré leur ambition et leur volonté communes de consolider ces relations pour servir les objectifs de paix et de stabilité régionale.

Plus tard, le responsable israélien, a été reçu à l’Etat-Major Général des FAR à Rabat par le Général de Corps d’Armée Belkhir El Farouk, Inspecteur Général des FAR et Commandant la Zone Sud. Là, les discussions ont porté sur les bonnes relations maroco-israéliennes au niveau militaire, concrétisées par l’échange d’expériences et d’expertise et la participation à des exercices d’entraînements communs comme à l’exercice militaire multilatéral African Lion 2022, organisé par le Maroc et les USA.

La bases de cette relation privilégiée entre le Maroc et Israël ont été jetées lors de la signature historique, le 22 décembre 2020, devant le Roi Mohammed VI, de l’accord tripartite Maroc-USA-Israël.

Le 24 novembre 2021, les deux pays ont signé un Mémorandum d’Entente dans le domaine de la coopération de défense par Benny Gantz, ministre de la Défense israélien et son homologue marocain A. Loudiyi.

Le premier accord signé portait sur la création d’une industrie de la Défense bilatérale, notamment au Maroc, et un deuxième accord militaire qui consacrait la mise en place de commissions mixtes militaires, d’exercices d’interopérabilité entre les Forces Armées Royales (FAR) et le Tsahal, de participation à des exercices internationaux.

Coopération au long cours

D’après Haaretz, journal israélien, le Maroc et Israël entretiennent « des relations de sécurité secrètes depuis des dizaines d’années », faisant référence à la possibilité pour les touristes israéliens de visiter librement le Maroc. Le média a souligné que « le Mossad exploitait une station à Rabat, et après la guerre des Six jours, Israël a vendu au Maroc le surplus militaire de fabrication française, notamment les chars et l’artillerie ».

« Des conseillers militaires se sont également rendus au Maroc pour l’aider contre le Front Polisario, qui se bat pour l’indépendance du Sahara Occidental », ajoute Haaretz.

Dans ce contexte, le journal a répertorié les systèmes d’armes qu’Israël a vendu au Maroc ces dernières années allant des drones aux programmes de cyber-attaques. En 2014, Rabat a acheté 3 drones Heron à Aerospace Industries, d’une valeur de 50 millions de dollars. Les drones sont entrés en service dans l’armée marocaine il y a plusieurs années et auraient été destinés à combattre des éléments du Front Polisario. Et en novembre 2021, Tel-Aviv a livré des drones Harop au Maroc. « Contrairement aux véhicules aériens sans pilote qui ont été développés pour les missions de repérage ou d’attaque, (le Harop) est censé retourner à sa base. Il est décrit comme une munition qui rôde ou un drone suicide », précise le média.

Le mois de février dernier, il a été signalé que les industries aérospatiales israéliennes fourniraient au Maroc un système intégré de défense aérienne destiné à contrer une grande variété de menaces aériennes, des hélicoptères et des avions, en passant par les drones, jusqu’aux missiles de croisière.
Dans ce contexte, le journal israélien souligne que les Etats du Golfe sont intéressés par ce système dans le cadre du pacte de défense régional avec Israël. En 2018, le site menadefense.net a publié un clip vidéo sur la police marocaine, montrant des policiers équipés d’une arme israélienne, un fusil d’assaut Tavor 9mm. En plus de la coopération militaire, il existe une coopération israélo-marocaine dans le domaine cybernétique. « Le programme de logiciels espions développé par la société israélienne NSO est devenu un symbole problématique pour la cyber-industrie offensive israélienne », a déclaré Haaretz, notant que « la vente de Pegasus au Maroc a conduit à un dilemme diplomatique avec la France, après qu’il est devenu clair que parmi les cibles de l’attaque étaient des ministres du gouvernement de Macron. » En outre, des rapports antérieurs ont révélé que Pegasus était utilisé contre des journalistes et des militants des droits de l’homme au Maroc. A Rabat, la dénégation a toujours été produite par les officiels face aux soupçons exprimés.

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