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Affaire J. Khashoggi : La justice US suit l’Exécutif qui a immunisé « MBS »

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John Bates, juge américain, a classé sans suite une plainte déposée aux États-Unis contre le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, alias « MBS », accusé d'avoir ordonné le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.
La justice US suit l’Exécutif qui a immunisé « MBS »

Sans trancher le fond de l’affaire, le magistrat s’est déclaré mardi lié par la position récemment prise par le gouvernement US, selon qui MBS bénéficie d’une immunité judiciaire en tant que chef de gouvernement en exercice. Alors que J. Khashoggi, un ancien proche du pouvoir saoudien devenu critique, a été tué et démembré en 2018 dans le consulat saoudien à Istanbul en Turquie. Un meurtre atroce qui avait suscité un tollé international et placé, du coup, le prince Mohammed ben Salmane au rang de paria en Occident. Certes, Riyad a toujours nié sa responsabilité alors que « MBS », réfractaire à tout avis contraire sur la politique saoudienne, est considéré comme le commanditaire de l’assassinat par les renseignements américains.

Hatice Cengiz, fiancée turque du journaliste, et l’association Democracy for the Arab World Now (DAWN) qu’il avait fondée aux États-Unis, avaient déposé plainte en 2020 au civil devant la justice US contre le prince héritier et d’autres responsables saoudiens.

C’est ce recours que le juge américain a classé tout en faisant part de son « malaise face aux circonstances de la nomination du prince Mohammed ben Salman et aux allégations crédibles sur son implication dans la mort de Khashoggi ». Fin septembre, MBS, qui dirige de facto le royaume depuis des années, a été nommé Premier ministre par décret royal. Nomination assimilée par nombre d’observateurs comme une tentative de le prémunir des poursuites engagées à l’étranger. Prenant acte de cette nomination, le gouvernement du président démocrate Joe Biden avait estimé à la mi-novembre qu’il jouissait bien d’une immunité judiciaire.

Cette déclaration avait suscité de vives critiques. Le Washington Post, pour qui J. Khashoggi avait collaboré, avait accusé le président d’avoir « tourné le dos aux principes fondamentaux de la liberté de la presse et de l’égalité ». La Maison Blanche avait rétorqué que cet avis légal « n’avait rien à voir avec la relation bilatérale » entre les deux pays. Le président Biden s’est rendu en Arabie saoudite en juillet. À cette occasion, il a fait un « check hands » avec le prince héritier, mais a ensuite assuré avoir évoqué l’affaire Khashoggi avec lui.

 

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