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Affaire Pegasus : Les ministres espagnols ne jettent pas la pierre au Maroc

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José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, évite d’alimenter la campagne médiatique accusant le Maroc d’être derrière les attaques des téléphones de Pedro Sanchez et de la ministre de la Défense, par le logiciel Pegasus.

«Les relations internationales ne sont pas basées sur des conjectures ou des spéculations, elles sont basées sur des faits», a précisé le chef de la diplomatie espagnole en réponse à des questions sur ce sujet, lors d’un point de presse animé jeudi avec Nikos Dendias, son homologue grec,.

J.M. Albares a, en revanche, invité les journalistes à s’armer de patience. «La première étape est de connaître les faits et de les clarifier – c’est la phase actuelle – et ensuite les décisions qui doivent être prises seront prises. Mais je ne vais pas me lancer dans des conjectures sur un pays quelconque», a-t-il expliqué.

J.M. Albares a par ailleurs révélé que son téléphone a été analysé, dimanche 1er mai, par des experts des services de renseignements, mais sans donner plus de détails.

Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que son département travaille pour programmer une réunion bilatérale avec son homologue, Nasser Bourita, en marge de sa participation, le 11 mai à Marrakech, à une nouvelle réunion de la Coalition internationale contre Daech.

Pour sa part, Pablo Iglesias, ancien secrétaire général de Podemos, n’est pas convaincu par la responsabilité du Maroc dans les attaques des téléphones, par le logiciel Pegasus, du chef du gouvernement, P. Sanchez, et de la ministre de la Défense, Margarita Robles.  «Sur cette affaire, il y a deux hypothèses : Une, véhiculée par certains milieux au gouvernement, pointant du doigt le Maroc. Et il ne me parait pas une coïncidence qu’ils disent maintenant que le téléphone d’Arancha Gonzalez Laya (ex-ministre des Affaires étrangères) a été également espionné durant la même période (mai et juin 2021, ndlr). Et une autre accusant ou des secteurs au sein du CNI (Centre National d’Intelligence), qui auraient agi en toute illégalité et sans mandat judiciaire, ou des éléments de la « police patriotique »», a-t-il déclaré. Il a rappelé que des médias ibériques avaient révélé que des membres de cette brigade avaient déjà acheté, en 2014 avec le budget alloué aux Fonds réservés, le logiciel israélien.

L’ex-chef de Podemos connu pour ses accointances avec les séparatistes du Polisario penche plutôt pour une opération d’espionnage ordonnée par des sécuritaires espagnols, «qui opèrent sous la bannière d’une « Brigade patriotique », composée de commissaires à la retraite, qui violent les lois de l’Etat». «Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois qu’ils agissent ainsi. Ils l’ont déjà fait avec Podemos», a-t-il expliqué.

Mercredi, Pablo Echenique, porte-parole des députés de la coalition d’extrême gauche s’est gardé aussi d’accuser le Maroc. «Nous avons vu comment des cellules incontrôlées des égouts de l’État ont espionné ceux qu’ils considèrent comme des ennemis du pays», a-t-il affirmé dans des déclarations à la presse.

Pour rappel, le pouvoir espagnol avait eu recours, par le passé, à des groupes paramilitaires (GAL). Sous le gouvernement du socialiste Felipe Gonzalez, ces escadrons de la mort avaient tué, entre 1983 à 1987, 22 personnes membres ou sympathisants de l’organisation basque ETA.

En attendant, le juge José Luis Calama a décrété le secret de l’affaire ouverte suite à l’espionnage présumé, via Pegasus, des membres de l’Exécutif espagnol. Le juge leur a d’ailleurs proposé de comparaître en tant que parties lésées, rapporte El Mundo. Ces deux mesures avaient été demandées par le ministère public de l’Audiencia Nacional, souligne-t-on.

Dans son ordonnance, le juge d’instruction explique que la déclaration de secret vise à «prévenir une situation susceptible de compromettre gravement l’issue de l’enquête». Le juge estime que  «c’est le seul moyen d’éviter que la connaissance de l’issue de la procédure ne donne lieu à des interférences ou à des manipulations visant à entraver l’enquête et à faire échouer ses objectifs, compte tenu de l’existence possible d’informations sensibles susceptibles d’être légalement classifiées, de compromettre gravement la sécurité de l’État ou de porter atteinte aux intérêts légitimes de personnes extérieures à la procédure».

Le résultat des procédures sera cependant connu ultérieurement, «évitant ainsi toute réduction du droit de la défense, car une fois l’efficacité de cette mesure atteinte, la levée du secret permettra aux parties d’exercer leur défense sans aucune sorte de restriction». Ce secret s’étendra initialement sur une période d’un mois et pourra être prolongé.

L’affaire sera également secrète pour P. Sánchez et M. Robles, qui pourront être représentés par leurs propres avocats ou laisser l’État s’en charger. Seul le bureau du procureur a accès à toutes les affaires déclarées secrètes, souligne-t-on.

La ministre de la Défense espagnole a demandé de ne pas spéculer sur qui pourrait être à l’origine de l’espionnage. Pour la ministre, il serait «frivole» de porter des accusations sans preuve sur qui est à l’origine de l’espionnage et c’est à la justice de le déterminer, rapporte Cope. «Je peux penser ce que je veux, mais la règle de droit exige des preuves. Par conséquent, je ne peux pas spéculer, car je ne le sais pas et ce n’est pas à moi de le faire», a répondu M. Robles, interrogée sur les accusations portant le Maroc responsable du «piratage» des téléphones portables des membres du gouvernement avec le logiciel Pegasus.

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