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B. Johnson au siège de l’OTAN : L’arme de la dissuasion brandie contre la Russie

Boris Johnson était jeudi au siège de l’Otan, à Bruxelles, pour y annoncer le renforcement de la présence militaire britannique au sein de la posture de l’Alliance atlantique face à la Russie. D’autres pays comme les États-Unis, le Danemark ou la France, par exemple, ont déjà fait des annonces similaires et, pour le secrétaire général de l’Otan, « le moment est dangereux pour la sécurité de l’Europe ».

Selon le secrétaire général de l’Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, le nombre de soldats russes en Biélorussie et en Russie est en train d’augmenter et le temps d’alerte pour une attaque éventuelle diminue. Boris Johnson et lui affirment tous deux que le moment est dangereux ; le Premier ministre britannique évoque même la possibilité d’une « catastrophe ».
Pour l’Alliance atlantique, le maître mot est maintenant un renforcement des troupes à l’Est. « Premièrement, nous avons déjà accru notre présence dans la partie orientale de l’Alliance, explique J. Stoltenberg. Deuxièmement, nous avons relevé le niveau d’alerte des troupes de manière à renforcer rapidement si nécessaire. Et troisièmement, nous étudions aussi en ce moment la nécessité de changer pour le long terme notre posture dans la partie orientale de l’Alliance. Aujourd’hui, nous avons des groupements de combat dans les pays baltes et en Pologne, mais nous envisageons maintenant d’avoir des groupements de combat similaires dans la région de la mer Noire, par exemple en Roumanie. »
Ce renforcement à long terme sera sur la table de la réunion des ministres de la Défense de l’Otan mercredi et jeudi. Face à la Russie, l’Alliance atlantique préconise depuis dix ans deux grands axes : la dissuasion et le dialogue. Il n’est plus question aujourd’hui que de dissuasion.
En attendant, Olaf Scholz, chancelier allemand, a reçu dans la soirée de jeudi, à Berlin, les dirigeants des pays baltes. Lituanie, Lettonie et Estonie s’inquiètent des bruits de bottes à leurs frontières. O. Scholz a été critiqué pour sa position perçue comme timorée dans le dossier ukrainien, accusé de ne pas s’impliquer suffisamment et de maintenir l’ambiguïté sur le sort du gazoduc Nord Stream II. L’Allemagne refuse, par ailleurs, de livrer des armes et empêche même l’Estonie, qui a hérité d’obusiers D-30 de RDA, de les envoyer en Ukraine.
La rencontre de Berlin est d’autant plus importante que l’engagement de l’Otan sur le flanc oriental est l’un des grands sujets de préoccupation de la Russie. L’intégration en 2004 des pays baltes à l’Alliance atlantique n’a jamais été digérée par Moscou qui demande aujourd’hui à l’Otan de reconsidérer son déploiement dans la région.
Cinq cents soldats de la Bundeswehr sont actuellement présents en Lituanie, petit pays encadré par l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie. Vilnius réclame depuis des mois un renforcement de la présence de l’Otan. Lundi, Christine Lambrecht, ministre allemande de la Défense, a annoncé l’envoi de 350 soldats supplémentaires en Lituanie, un geste interprété comme un « signal important de l’attention portée à la région » par Vilnius.
A quelques heures de la réunion avec les pays baltes, O. Scholz assure croire dans les « progrès » nés de la reprise d’intenses échanges diplomatiques avec Moscou…

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