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Budget Economique Exploratoire : Le HCP anticipe un net ralentissement en 2022 avant le rebond en 2023

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Les prévisions établies dans le cadre du budget économique prévisionnel du Haut-commissariat au plan (HCP) en janvier dernier, devraient être revues à la baisse. Dans son budget économique exploratoire, l’Institution détaille les sources de ce repli mais aussi livre sa vision pour l’année prochaine.

Après le rebond exceptionnel qui a suivi la profonde récession, l’économie nationale, affaiblie par la crise sanitaire et pâtissant d’un secteur agricole en berne, devrait subir en 2022 les effets d’un environnement mondial défavorable via notamment la décélération de la demande extérieure et la montée de l’inflation.

La hausse générale des prix devrait affecter nettement l’offre et la demande, ce qui devrait peser lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages et sur le budget de l’Etat.  Le secteur agricole devrait peser négativement sur l’activité économique suite à la sécheresse subie durant la campagne agricole 2021-2022, induisant ainsi une baisse significative de la production des céréales. Cependant, le niveau des précipitations enregistré aux mois de mars et avril, a contribué à l’atténuation de la baisse de la production céréalière. Celle-ci est stimmée à 32MQx, en recul de 69% par rapport à la campagne précédente.

Ces pluies tardives devraient également être bénéfiques aux cultures printanières et aux activités de l’élevage. Celles-ci devraient bénéficier de l’amélioration du couvert végétal et du plan d’urgence mis en place pour soutenir les éleveurs face à la sécheresse et à la hausse des prix des aliments du bétail. Ainsi, la valeur ajoutée agricole devrait marquer un repli de l’ordre de 14,6% en 2022 après une hausse remarquable de 17,8% en 2021.

Compte tenu d’une évolution de 2,9% de l’activité de la pêche maritime, en nette décélération par rapport à 12,7% enregistré en 2021, le secteur primaire devrait ainsi, enregistrer une forte baisse de l’ordre de 13,5% après un fort rebond de 17,6% en 2021.

Décélération des activités secondaires

Les activités non agricoles devraient être impactées par le ralentissement prévu des activités secondaires, suite à la décélération de la demande extérieure, et aux répercussions de la flambée des cours des produits de base importés en particulier ceux des produits énergétiques.

En effet, les activités du secteur secondaire devraient dégager une valeur ajoutée en nette décélération, avec un rythme d’accroissement de 1,5% seulement au lieu de 6,8% en 2021. Cette évolution s’explique par la contreperformance des activités des industries de transformation, qui devraient ralentir à 1,1% en 2022, suite notamment à la baisse des industries chimiques et à la nette décélération du secteur de l’automobile.

Par ailleurs, l’activité du secteur minier devrait afficher une croissance timide en 2022 de l’ordre de 0,5%, sous l’effet de l’amélioration prévue de la production du phosphate roche durant le deuxième semestre de l’année en cours.

Le secteur du BTP devrait, de son côté, connaître un fort ralentissement de son activité à 1,3% en 2022, en raison de la faible dynamique de l’offre et de la demande des biens immobiliers et de l’absence de nouvelles mesures fiscales incitatives. Le renchérissement exceptionnel des prix des matériaux de construction devrait démotiver les promoteurs immobiliers en limitant leurs marges bénéficiaires, au moment où la demande en logement devrait être affectée par l’affaiblissement du pouvoir d’achat. Toutefois, les projets d’infrastructure mis en œuvre par l’Etat devraient compenser en partie le tassement de l’activité du bâtiment.

Néanmoins, les activités tertiaires devraient compenser en partie le net ralentissement des activités secondaires et contribuer positivement à la croissance des activités non agricoles. Le redressement des services marchands, en particulier ceux du transport et des activités touristiques devraient profiter de la réouverture des frontières et de la levée des restrictions des déplacements suite à l’amélioration de la situation sanitaire.

De leur côté, les services non marchands devraient poursuivre leur tendance haussière en 2022 affichant une croissance de 4,7%, suite à la hausse des dépenses de la masse salariale. Au total, l’activité économique nationale devrait enregistrer une valeur ajoutée globale en hausse de 1,2% en 2022 au lieu de 7,8% en 2021.

Tenant compte d’une progression de 2,2% des impôts et taxes sur les produits nets de subventions, la croissance économique nationale devrait afficher un net ralentissement de 1,3% par rapport à 7,9% enregistrée en 2021. L’inflation, exprimée par l’indice implicite du PIB, devrait connaitre une hausse de près de 4,9% après 3,2% en 2021 et 0,1% en 2020.

Une croissance de 3,7% en 2023

Pour ce qui est de l’année prochaine, la croissance devrait se situer à 3,7% en 2023. Une projection obtenue sur la base de quatre hypothèses à savoir une campagne agricole 2022/2023 moyenne, d’un ralentissement de la demande mondiale adressée au Maroc de 5,9% en 2022 à 3,6% en 2023, de la reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2022 et d’un cours de pétrole aux alentours de 100$/baril.

Cette croissance économique devrait être soutenue par une forte demande intérieure, contribuant à hauteur de 3,6 points à la croissance, tandis que la demande extérieure aurait une contribution nulle. De son côté, le déficit budgétaire se maintiendrait à 5,5% du Produit intérieur brut (PIB) en 2023, alors que les déficits externes devraient connaître un allègement timide.

S’agissant de l’épargne nationale, elle afficherait une quasi-stagnation, à hauteur de 26,5% du PIB au lieu de 26,6% en 2022. L’épargne intérieure se situerait à 21,2% du PIB. Pour sa part, la dette publique globale devrait s’établir à 83,3% du PIB et la dette du Trésor à 68,9% du PIB.

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