Pour une bombe politico-institutionnelle qui a éclaté depuis le palais de Carthage, en Tunisie, c’en est bien une. Kaïs Saïed élu Président depuis quelques mois a annoncé, dans la foulée de manifestations populaires dans plusieurs villes tunisiennes, de geler les activités du Parlement et de se séparer de Hichem Mechichi, chef de gouvernement avec lequel les rapports entretenus étaient des plus tendus. L’armée déployée au niveau des divers points névralgiques de la capitale a été applaudie par la foule à Tunis. Cherchant à intégrer le Bardo, le président du parlement et chef de file des islamistes d’Ennahda, Rached Ghannouchi, en a été empêché par l’armée, lui qui, la veille, dénonça un « coup de force anticonstitutionnel ».