Le Sri Lanka a replongé dans la violence lorsque des partisans du gouvernement ont attaqué avec des matraques des manifestants pacifiques. Ceux-ci exigeaient la démission du gouvernement en raison de la crise économique historique que traverse le pays. C’est au cours de ces batailles rangées que le député a été tué après avoir usé de son arme.
La police sri-lankaise développe une autre thèse en assurant que le parlementaire lynché avait tenté de se réfugier dans un bâtiment, puis s’était suicidé après avoir été encerclé par environ 5 000 personnes. Thèse démentie. «La mort du député est due à de multiples blessures, fractures et hémorragies internes, mais il n’a pas été blessé par balle», a ainsi écrit le journal Lankadeepa, citant le rapport d’autopsie. Le garde du corps d’A. Athukorala a en revanche péri des suites de blessures par balle, toujours selon ce rapport. La police a reçu l’ordre d’enquêter pour découvrir qui pourrait avoir tiré sur lui.
Mahinda Rajapaksa, Premier ministre, accusé par les manifestants d’avoir orchestré les violences, a démissionné peu après. Il a ensuite été contraint de fuir la capitale Colombo, se réfugiant dans une base navale.
Au total, neuf personnes ont été tuées dans des incidents liés aux troubles, tandis qu’au moins 225 ont été blessées et hospitalisées. Un couvre-feu nocturne est toujours en vigueur sur toute l’île.
Comptant 22 millions d’habitants, le pays est en proie à la pire crise économique depuis l’indépendance en 1948, et manque de dollars pour financer l’importation de produits de première nécessité (denrées alimentaires, carburant, médicaments).
Excédée par des mois de pénuries généralisées, la population a déclenché des manifestations quotidiennes partout dans l’île. Le Sri Lanka s’est par ailleurs déclaré le 12 avril en défaut de paiement de sa dette extérieure estimée à plus de 51 milliards de dollars (environ 49 milliards d’euros). Des pourparlers avec le Fonds monétaire international, pour obtenir un éventuel renflouement, doivent se conclure le 27 mai.
