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Cherté des prix des hydrocarbures : Situation sociale hautement inflammable !

Assurément, l’Exécutif reste buté dans la gestion du dossier des hydrocarbures. La grille des prix à la pompe est loin de réconforter les consommateurs pris à la gorge par une spirale spéculative et foncièrement rentière. Au premier juin, l’essence a atteint un record, en affichant 16,23 dirhams le litre tandis alors que le gazole a légèrement baissé. Mais ce ne sont pas les quelques centimes récupérés sur le litre qui vont faire le bonheur des automobilistes.

Dans les stations-service, les tarifs des carburants ont subi un changement qui n’est pas sans renforcer l’inquiétude des consommateurs quant à la durée de la spirale haussière. Si les prix du lites d’essence et du gazole étaient sensiblement les mêmes un mois durant, la nouvelle grille va de 15,50 pour le diesel à 16, 25 dirhams l’essence.

S’il est acquis que le climat mondial, perturbé par le conflit russo-occidental, celui-là même qui génère sanctions et contre-sanctions, explique largement cette envolée des prix, il n’en reste pas moins que sur le marché national, l’Etat ne s’est pas empressé d’atténuer, comme l’exige les conditions de vie, les effets pervers d’un tel « yo-yo ». Si l’on excepte le soutien apporté aux transporteurs, lequel fait enrager les professionnels pour sa portée limitée, il n’y pas eu plus. Ce qui a poussé nombre de politiques et d’acteurs de la société civile à produire des preuves attestant que le Maroc, comparativement à d’autres pays, affiche des tarifs scandaleux à la pompe. En d’autres termes, le litre du gazole, comme de l’essence, coûte plus cher dans le Royaume que dans d’autres pays maghrébins.

L’Etat manque-t-il de marge de manœuvre pour atténuer un tant soit peu le fardeau pesant sur la mobilité des citoyens ? Assurément non, assurent nombre d’économistes. Lesquels reprochent aux pouvoirs publics de ne rien entreprendre pour réduire les marges des distributeurs et de ne pas se priver d’une partie du produit généré par la fameuse taxe intérieure (TIC)… Plus, d’aucuns poussent le bouchon plus loin en taxant l’Exécutif de manquer de réactivité, la reprise des activités de la raffinerie SAMIR de Mohammédia devant assurer au pays plus de marge en se constituant des stocks de brut et en raffinant.

Pour l’heure, le dossier est loin d’être clos. Avec une pression plus forte sur la poche des citoyens, il ne serait guère étonnant de voir les consommateurs réagir. Des sit-in ont déjà eu lieu pour dénoncer la hausse des prix. Ils peuvent imaginer, aujourd’hui ou demain, le boycott des stations-service. Cela sans évoquer le cas des professionnels du transport qui, faut-il le rappeler, peuvent paralyser le pays en optant pour une grève générale.

Autant dire que sur le front social, l’Exécutif est entre le marteau et l’enclume. Un choix cornélien n’est jamais bon dans la durée puisqu’il annihile tout effort de changement. Aziz Akhannouch qui porte deux casquettes, celle de chef du gouvernement et celle de l’acteur majeur dans le secteur des hydrocarbures est appelé à faire preuve d’imagination. Osera-t-il franchir le Rubicon alors que certains calculs estiment les marges bénéficiaires réalisées par les distributeurs au cours des derniers mois à plus de 40 milliards de Dh ?

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