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COFACE : Amélioration des délais de paiement en 2021

Selon une nouvelle étude menée par Coface en 2021, les délais de paiement contractuels restent longs au Maroc, atteignant en moyenne 79 jours. Ils s'améliorent néanmoins d'environ 14 jours par rapport à 2019 et de 19 jours comparé à 2017.

Au cours du deuxième trimestre de l’année 2021, Coface a conduit sa cinquième enquête sur le comportement de paiement des entreprises au Maroc, dont l’objectif est de suivre l’évolution des délais et des retards de paiement. Le comportement de paiement reflète à la fois l’évolution de la conjoncture économique et de l’environnement des affaires.
D’après les résultats de cette enquête, les délais de paiement contractuels au Maroc restent longs, atteignant, en moyenne, 79 jours. Bien que toujours élevés, ils enregistrent une nette amélioration, se raccourcissant d’environ 14 jours par rapport à l’enquête conduite début 2019. Néanmoins, ces résultats suggèrent également que les retards de paiement restent très répandus, puisque près de la moitié de notre échantillon indique en avoir connu excédant trois mois au cours du dernier semestre.
Alors que le produit intérieur brut (PIB) en 2020 s’est contracté (-6,3 % estimé en 2020, après 2,5 % de croissance en 2019, Coface prévoit 4,5 % en 2021), les entreprises sont plus nombreuses à avoir perçu une détérioration. Cette détérioration résulte de l’impact majeur de la crise liée à la pandémie de la COVID-19, qui s’est accompagnée de mesures gouvernementales drastiques ayant entravé l’activité économique (confinement, couvre-feu, fermetures des frontières aux touristes étrangers, fermetures des écoles, de lieux de travail, interdiction de voyager).
Malgré les aides fournies par l’État en faveur des ménages, notamment les plus vulnérables (aides financières pour les travailleurs opérant dans l’informel ou ceux ne bénéficiant pas de la couverture sociale), et des entreprises (accès facilité au crédit sous forme de Damane Relance, Damane Oxygene, Relance TPE ; report des charges sociales et d’impôts), particulièrement dans les secteurs les plus touchés (tourisme, transport, aéronautique, automobile), la crise a été ressentie par les entreprises. Il l’a été d’autant plus par les petites et très petites entreprises (TPE). Seul un quart des répondants déclarent avoir bénéficié des aides. Pour 2021, près de la moitié des entreprises semblent s’attendre à ce que les délais de paiement restent stables et plus du tiers à ce qu’ils augmentent. Les répondants estiment, sans doute, que l’amélioration de la conjoncture ne se traduira pas par une diminution des délais, du fait d’un manque de visibilité sur l’évolution de la pandémie, ainsi que sur la fin de l’état d’urgence (prévu au 31 janvier 2022).
La longueur persistante des délais de paiement suggère que, faute de textes d’application sur les indemnités pour retard, la loi sur les délais de paiement peine à être mise en œuvre. Toutefois, cette nouvelle enquête montre une nette amélioration en ce qui concerne délais de paiement, par rapport à 2019. Comme en attestent la mise en place de l’Observatoire des Délais de Paiements (créé en 2017) et de la plateforme électronique « Ajal » destinée à l’enregistrement des factures, secteurs public et privé restent néanmoins mobilisés pour remédier à cette problématique qui s’accompagne de nombreux retards de paiements et de factures impayées. Ces dernières représentent plus de 20 % du chiffre d’affaires pour plus du quart des entreprises ayant participé à notre enquête. Tandis que l’année 2020 s’est soldée par une réduction du nombre de défaillances de 22 %5 par rapport à 2019, du fait de la fermeture temporaire des tribunaux de commerce et des aides qui ont pu artificiellement maintenir en vie les entreprises dont la situation financière était déjà périlleuse, elles sont désormais en forte augmentation (+94 % d’après Inforisk au premier semestre 2021, relativement au 1er semestre 2020).

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