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Confrontation avec Israël : La hantise « Hezbollah » de Tel-Aviv

A la lumière de ce qui a court aujourd’hui en Palestine occupée, l’appréhension est grande, côté israélien, de voir le front libanais s’ouvrir dans une bataille généralisée. Les médias israéliens gardent l’œil sur la force d’élite du Hezbollah Radwane, dont les activités clandestines hantent les chefs militaires israéliens à la frontière entre la Palestine occupée et le Liban.

Le quotidien israélien Haaretz s’est de nouveau penché sur cette force, alors que l’intérieur palestinien vit une escalade importante, dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et dans la ville sainte d’al-Qods. Faisant craindre l’éclatement d’un conflit militaire comme cela avait eu lieu l’an dernier pendant le mois de Ramadan et une intervention du Hezbollah dans ce conflit. L’an dernier, le numéro un du Hezbollah avait établi une équation en cas d’atteinte à la mosquée al-Aqsa, menaçant d’un conflit régional impliquant les forces de l’Axe de la résistance. « Les frontières avec le Liban ont subi un changement fondamental en raison de l’arrivée de la Force Radwane, la force d’élite du Hezbollah », écrit le journal israélien qui souligne que « la Force Radwane a été déployée dans le sud du Liban après des années d’expérience accumulée pendant la guerre en Syrie ».
Citant le commandant de la division d’al-Jalil (Galilée), le général de brigade Shlomi Bender, il rapporte que « la force Radwane possède actuellement des moyens qui n’existaient pas en 2006. Ils ont augmenté la formation de feu dirigée vers notre front intérieur et amélioré leur capacité de défense», a-t-il souligné.

Les médias israéliens s’intéressent à cette force davantage depuis qu’elle est revenue au sud du Liban, selon leurs observateurs. Le mois de janvier dernier, le Jerusalem Post a évoqué « un jeu de chat et la souris » entre l’armée israélienne et cette force à la frontière entre le Liban et la Palestine occupée. Indiquant que cette unité porte le nom de guerre de l’ex-chef militaire du Hezbollah Imad Moughniyeh, alias « Haj Radwane », tué à Damas en 2008, le journal estime qu’elle a été fondée pour effectuer des opérations secrètes contre Israël.

« Il est prévu que les éléments de Radwane seront à l’avant-garde d’une attaque du Hezbollah contre Israël. Ils pourraient s’infiltrer dans les localités israéliennes tout au long des frontières, pour tuer un plus grand nombre de civils et de militaires israéliens, sous une couverture intense de tirs de missiles, d’obus de mortiers et de missiles antichars et autres», a-t-il écrit. Indiquant qu’Israël œuvre pour renforcer la sécurité des frontières, en construisant une barrière de sécurité mais n’en a achevé que seulement 14 km jusqu’à présent.

Le journal s’arrête sur le fait que les combattants de cette unité ont combattu en Syrie pendant plusieurs années et donc acquis une expertise opérationnelle importante, notant que la plupart d’entre eux sont revenus au sud du Liban. Selon le Haaretz, c’est à partir de 2019 qu’ils sont rentrés de Syrie et se sont déployés à la frontière avec la Palestine occupée.
Le journal a décrit ce qui se passe depuis sur la frontière :  « d’un point d’observation surplombant le Liban du côté israélien de la frontière, on peut voir de l’autre côté de la frontière des points d’observation destinés à surveiller la frontière israélienne, que le Hezbollah a établie il y a plus de deux ans sous prétexte qu’elle appartient à un groupe environnemental ».
Il ajoute que des éléments du Hezbollah accomplissent certaines de leurs tâches le long de la frontière, habillés en civil et sans leurs armes visibles, en coordination avec l’armée libanaise. Cependant, les services de renseignement israéliens ont collecté des « preuves documentées » de ces activités, les utilisant dans leurs fréquents différends avec le Liban concernant les résolutions des Nations Unies.

Le site Walla, proche des services de sécurité de l’entité israélienne, avait fait référence dans un rapport publié en 2019 sur les capacités du Hezbollah au Liban et de cette unité spéciale qu’elle est en mesure d’apporter un grand nombre de ses combattants dans les colonies proches des frontières, y mener des opérations offensives, puis retourner en toute sécurité sur le territoire libanais.

A la même époque, le magazine britannique The Economist avait écrit sur les capacités et les qualifications individuelles des éléments de l’unité Radwan en indiquant que « ces personnes sont capables d’engager des combats dans les montagnes et les collines et sur de vastes zones et d’avancer à une vitesse sans précédent. Ils sont très professionnels et jouissent d’une grande capacité à résister à diverses situations difficiles ».

Compte tenu du caractère secret de ce genre d’information, le Hezbollah ne parle pas de cette unité. Les médias libanais disent avoir découvert leur présence lorsqu’ils ont vu des éléments tout vêtus de noir et encagoulés lors des défilés militaires, dans la banlieue sud de Beyrouth. Citant des sources proches du Hezbollah, le site al-Wakt (Le Temps) rapporte qu’elle fait partie des forces spéciales du Hezbollah et l’une des meilleures en matière d’entrainement.
« Elle a été conçue pour combattre dans des situations spéciales et sur des champs de bataille, et s’est vu confier des tâches que d’autres n’étaient pas en mesure d’accomplir », rapporte le site précisant que cette unité a été formée après la liquidation de Haj I. Moughniyeh, qui était responsable des opérations offensives du Hezbollah. Elle porte son nom parce que c’est lui qui a eu l’idée de former une unité d’élite.

Selon des sources médiatiques, son chef serait un certain Abou Ali al-Tabatabaï, de père iranien et de mère libanaise du sud qu’Israël cherche à assassiner. Sa tête est mise à prix pour 5 millions de dollars depuis 2020 par les Etats-Unis. Son nom est devenu célèbre après le raid israélien contre deux véhicules à Quneitra dans le sud syrien su cours duquel 6 combattants sont tombés en martyrs dont le fils d’I. Moughniyeh et un chef du Corps des gardiens de la révolution iranienne Mohamad Ali Allah-Dadi. On avait alors signalé que c’est Tabatabaï qui était visé.

Sélectionnés selon des critères très perfectionnés, ses combattants suivent de nombreux cours spécialisés et divers en sciences militaires, tant sur le plan scientifique que pratique, à l’intérieur et à l’extérieur du Liban, poursuit al-Wakt. Des sources bien informées assurent que la plupart de ces arts martiaux sont des méthodes innovantes et non des imitations des sciences militaires. Ils sont compatibles avec l’infrastructure et les orientations idéologiques du Hezbollah. Ils apprennent à utiliser divers types d’armes afin de pouvoir, le cas échéant, manier des armes que le Hezbollah n’utilise pas.

Pendant la guerre en Syrie, les médias de l’opposition syrienne armée ont avancé que des combattants de Radwane ont participé à la bataille de libération d’Alep. D’autres médias comme al-Jazeera avancent qu’ils sont actifs au sud de la Syrie où ils tentent de recruter des gens. Rien n’est confirmé par le Hezbollah qui s’abstient de toute commentaire, ou de répondre aux infos qui courent.

En mai 2020, il a diffusé un clip vidéo sur les exercices de tirs sur des cibles précises effectuées par certains combattants et francs-tireurs. Les observateurs ont cru deviner qu’il s’agirait de combattants de Radwane. De même sur les acteurs d’un clip vidéo diffusé à la fin de l’an dernier montrant des combattants tous vêtus de blanc et encagoulés, traverser à une vitesse vertigineuse des montagnes enneigées, au volant de motoneiges. Le Hezbollah semble communiquer au compte-goutte les performances de cette force, tout en gardant le secret sur son organisation, de quoi alimenter toutes les attentes. Une stratégie de guerre médiatique.

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