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Conjoncture économique : La croissance ralentit à 5,9% au troisième trimestre

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Après avoir progressé de 15,2% au deuxième trimestre 2021, l’économie nationale se serait raffermie de 5,9% au troisième trimestre, affirme le Haut-commissariat au plan (HCP) qui précise qu’elle aurait été portée par un accroissement de 4,2% de la valeur ajoutée hors agriculture et par une augmentation de 19,6% de celle de l’agriculture. Pour ce qui est du quatrième trimestre, et compte tenu d’une hausse de 18,5% de la valeur ajoutée agricole et de 2,5% de celle des activités hors agriculture, la croissance économique se situerait à 4,3% au lieu d’une baisse de 5,1% au même trimestre de l’année précédente.

Entament sa note de conjoncture par l’environnement international pour son impact sur l’export côté national, le HCP indique que l’activité mondiale aurait continué à s’améliorer au troisième trimestre 2021, mais de manière inégale selon les pays et les régions.
Les échanges internationaux de marchandises auraient profité du redémarrage de larges pans de l’économie et de la reprise de la demande mondiale, malgré la persistance de goulots d’étranglement au niveau de l’offre de certains intrants, notamment les semi-conducteurs. En ligne avec le raffermissement du commerce mondial, la demande étrangère adressée au Maroc pour les biens aurait continué à s’améliorer, affichant une hausse de 8,1% en variation annuelle, au lieu d’une baisse de 5,1% enregistrée à la même période un an auparavant.
Au niveau national, les exportations de biens et services, en volume, auraient continué à s’améliorer au troisième trimestre 2021, après une hausse de 27,2% un trimestre plus tôt. Bénéficiant de la bonne orientation de la demande extérieure et d’un effet-prix à l’export haussier, les exportations des biens en valeur auraient augmenté de 23%, soutenues par l’amélioration des ventes extérieures des produits des industries électriques et électroniques, des biens agricoles et agro-alimentaires et des articles de la bonneterie.
Pour leur part, les exportations en valeur des phosphates et dérivés auraient le plus contribué à l’amélioration des exportations, tirant profit du renchérissement de leurs prix sur le marché mondial. Ce renchérissement aurait été stimulé par l’augmentation des prix mondiaux des grains et des coûts de transport.
Les importations de biens et services, en volume, auraient, pour leur part, augmenté de 17,7%, alimentées par la reprise de la demande intérieure, après la baisse de 11,7% enregistrée au même trimestre de 2020. En valeur, les importations de biens, en hausse de 35%, auraient continué de subir les effets du renchérissement des prix à l’import, en particulier ceux des matières premières. La facture énergétique aurait été impactée par la hausse des importations des gasoils et fuels et des autres hydrocarbures dont les prix moyens à l’importation auraient augmenté de près de 50%.
Hors énergie, la hausse des importations aurait été attribuable à la reprise des achats des biens de consommation (voitures de tourisme et leurs pièces détachées, tissus et fils de coton, étoffes de bonneterie et vêtements confectionnés), des demi-produits (matières plastiques, papiers et cartons), des biens d’équipement industriel (appareils pour la coupure ou la connexion des circuits électriques et résistances, voitures utilitaires, appareils électriques pour la téléphonie, moteurs à pistons et autres moteurs, fils et câbles électriques) et des produits bruts (souffre brut).
Reprise confirmée de l’activité économique nationale
Au troisième trimestre, l’économie nationale se serait raffermie de 5,9%, en variation annuelle, affirme le HCP. Cette évolution aurait été favorisée par la hausse de 19,6% de la valeur ajoutée agricole et l’accroissement de 4,2% de celle des activités non-agricoles.
Les branches tertiaires auraient contribué pour +2,2 points à l’évolution du PIB, portées par la bonne orientation des activités de commerce, de transport, d’hébergement et de restauration. La croissance des activités secondaires aurait, quant à elle, ralenti, portant sa contribution à la croissance du PIB à 1 point. La valeur ajoutée industrielle aurait progressé de 3,5%, après +22,8% un trimestre auparavant. Les activités de la construction auraient, pour leur part, affiché une hausse de 7,1%, dans un contexte d’amélioration des transactions immobilières. Les activités minières se seraient redressées, au troisième trimestre 2021, de 3,7%, au lieu de -1,1% un trimestre plus tôt. L’extraction des minerais métalliques se serait améliorée, dans un contexte de hausse des prix à l’export des métaux de base, alors que celle des minerais non-métalliques ne se serait renforcée qu’à partir du mois d’août 2021, en ligne avec le redressement de la production du phosphate brut.
L’expansion soutenue de la demande internationale des engrais phosphatés, alimentée en 2020 par les craintes d’insuffisance des approvisionnements alimentaires dans le sillage de la crise Covid-19 et la relance des politiques agricoles aurait été tempérée dès le printemps 2021. Les prix des engrais auraient augmenté à un rythme soutenu, rendant leur utilisation dans l’agriculture plus coûteuse au niveau mondial comparativement à 2020. La hausse des taux de fret et les réglementations environnementales auraient, également, pesé sur la croissance de la demande mondiale des fertilisants. Cet environnement plutôt morose aurait pénalisé les activités des industries locales de fabrication des engrais phosphatés, mais leur ralentissement aurait été de courte durée, avec une reprise de leurs exportations qui aurait stimulé une augmentation de la production locale du phosphate brut de 5,6% au troisième trimestre 2021, en variation annuelle.
La dynamique des activités agricoles se serait poursuivie au troisième trimestre 2021, au rythme de +19,6%au lieu de +18,6% un trimestre auparavant. La production végétale serait restée le premier moteur de cette performance, grâce notamment à un accroissement des récoltes de céréales, des maraîchères de saison et de l’arboriculture fruitière, dans un contexte de hausse de la demande des industries locales agroalimentaires.
Depuis la mi-2020, les quantités exportées de conserves de légumes et de fruits étaient en hausse continue, passant de 33 et 0,5 mille tonnes respectivement, en moyenne, à près de 52 et 2 mille tonnes, au troisième trimestre 2021. Le volume des ventes extérieures des produits agricoles frais se serait, également, affermi, notamment celui des tomates, des pastèques et des melons.
Au total, la contribution des cultures à la croissance agricole se serait améliorée comparativement au trimestre précédent, parallèlement au renforcement de celle des filières animales. La reprise de la production avicole se serait confortée, avec une hausse de 52%, en variation annuelle, de l’effectif des poussins d’un jour type chair. La collecte du lait se serait, également, intensifiée, profitant du redressement de la production locale des aliments pour les vaches laitières, notamment l’orge et la pulpe sèche de betterave.
De son côté, et dans un contexte d’amélioration de la situation sanitaire, la demande intérieure aurait poursuivi son redressement pour le troisième trimestre successif, après avoir régressé au cours de l’année 2020. La consommation des ménages se serait raffermie de 5,6%, au troisième trimestre 2021, portée par la hausse des achats de biens alimentaires, manufacturés et de services de transport, de restauration et de loisirs.
La consommation des administrations publiques aurait, pour sa part, progressé de 4,2%, au lieu de +4,8% un trimestre plus tôt, en ligne avec l’accroissement des dépenses de fonctionnement administratif. L’investissement brut se serait raffermi de 6,5%, dans le sillage du raffermissement de l’équipement en produits manufacturés et immobiliers.
Un quatrième trimestre au même rythme
En l’absence de nouvelles vagues épidémiques, la croissance mondiale continuerait à s’améliorer au quatrième trimestre 2021, malgré la persistance de contrastes régionaux et sectoriels. Elle resterait, selon le HCP, tributaire de l’évolution de la situation sanitaire, du déploiement des vaccins à travers le monde et de l’ampleur des mesures de soutien macroéconomique. Les pressions inflationnistes, liées à la reprise de la demande mondiale, aux tensions sur l’approvisionnement en matières premières et demi-produits et au renchérissement des prix du transport, resteraient vives, avant de s’estomper progressivement avec l’augmentation des capacités au niveau de l’offre et la stabilisation des coûts. Tiré par les échanges des économies avancées et émergentes, le commerce mondial de biens resterait bien orienté, mais sa dynamique s’atténuerait légèrement, après l’ajustement mécanique haussier aux deuxième et troisième trimestres 2021, suite à la forte baisse en 2020. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc s’améliorerait de 3%, en variation annuelle, lors de la même période. La demande intérieure nationale poursuivrait son redressement pour le quatrième trimestre successif, portée par le raffermissement des dépenses des ménages, notamment en biens alimentaires et manufacturés et par l’accroissement des dépenses de restauration, des services de loisirs et de transport. Les dépenses publiques poursuivraient leur tendance haussière, situant la hausse de la consommation publique à 4,5%. L’investissement brut progresserait au rythme de 8,1%, tiré par la bonne orientation de l’investissement en produits industriels et de BTP. Dans ces conditions, la valeur ajoutée hors agriculture croitrait, selon les estimations du HCP, de 2,5%, au quatrième trimestre 2021, en glissement annuel. Dans le secteur tertiaire, l’activité poursuivrait son amélioration dans les services marchands notamment le commerce, le transport et la restauration. Dans l’ensemble, le secteur tertiaire contribuerait pour +1,4 point à l’évolution du PIB, au lieu de +0,7 point pour le secondaire. Dans le même sillage, les activités industrielles, d’électricité et de construction poursuivraient leur raffermissement amorcé au début de l’année 2021. En revanche, la croissance de l’activité minière ralentirait, s’établissant à +0,8%, en rythme annuel, au lieu de +8,8% une année auparavant. Les activités agricoles progresseraient de 18,5%, en variation annuelle. Les perspectives de croissance des productions végétales resteraient favorables, mais les évolutions des filières animales seraient contrastées, du fait notamment de la poursuite du redressement de la production avicole et de la faible dynamique de celle de viande rouge, liée à la modération des abattages du grand cheptel. Dans l’ensemble et compte tenu d’un accroissement de 2,5% de la valeur ajoutée hors agriculture, l’activité économique enregistrerait une hausse de 4,3% au quatrième trimestre 2021, en variation annuelle, au lieu de -5,1% au quatrième trimestre 2020, conclut la note.

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