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Coup d’état au Burkina Faso : Les miasmes de la lutte anti-terroriste s’expriment…

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Après une journée de confusion, des militaires burkinabés ont fait, lundi au soir, une déclaration à la télévision nationale. Ils ont annoncé avoir mis fin aux pouvoirs du président Roch Marc Christian Kaboré ainsi que la suspension de l'Assemblée nationale et du gouvernement, la fermeture des frontières et la mise en place d’un couvre-feu de 21h à 5h du matin.

Paul-Henri Sandaogo Damiba est présenté dans les communiqués lus sur la RTB comme le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), qui assure désormais le pouvoir au Burkina Faso. Ce lieutenant-colonel d’infanterie était devenu, le 3 décembre dernier, commandant de la troisième région militaire du pays, qui est notamment responsable du dispositif antiterroriste dans la zone est du Burkina ainsi que de la sécurité de la capitale Ouagadougou.
Il avait été nommé à ce poste par un décret signé de la main du Président déchu qui avait procédé à un vaste réaménagement dans la hiérarchie militaire au lendemain de l’attaque d’Inata, qui avait fait 57 morts, dont 53 gendarmes. Des manifestations avaient été organisées pour demander davantage de moyens pour les militaires, la gestion du président Kaborè avait déjà été vivement contestée.
Le lieutenant-colonel P.H. Sandaogo Damiba, comme un grand nombre des chefs militaires nommés début décembre, est de ceux que l’ancien Président de transition Michel Kafando avait surnommé « les boys », parce qu’ils s’étaient opposés au coup d’État de 2015 mené par des éléments de l’ex-RSP, le régiment de sécurité présidentielle, dissout par la suite.
Le lieutenant-colonel Damiba avait d’ailleurs témoigné en 2019 lors du procès du Général Diendéré. On en trouve trace dans la presse burkinabè (lefaso.net, Burkina24) : à l’époque, selon les articles relatant ce procès, P.H. Damiba était commandant d’une unité antiterroriste, en poste à Dori. Lui-même ancien du RSP, il expliquait avoir reçu, en 2015, un appel téléphonique du général Djibril Bassolé, qui lui demandait s’il venait en renfort à Ouagadougou. Ce à quoi Paul-Henri Damiba avait répondu par la négative.
Le lieutenant-colonel Damiba, selon plusieurs sources, aurait côtoyé, durant sa formation au sein de l’armée nationale, le colonel Zoungrana, arrêté il y a deux semaines, justement parce qu’il était soupçonné de préparer un coup d’État. Il est aussi l’auteur d’un livre, un « essai sur le terrorisme » publié en juin dernier et intitulé Armées ouest-africaines et terrorisme : Réponses incertaines ?, dans lequel il analyse les stratégies antiterroristes au Sahel et leurs limites.
Sa maison d’édition, les Trois colonnes, indique que Paul-Henri Sandaogo Damiba est diplômé de l’école militaire de Paris – son nom figure en effet au Journal officiel parmi les officiers étrangers diplômés de la 24e promotion de l’école de Guerre, en 2017 –, qu’il est titulaire d’un master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (le CNAM) de Paris, et qu’il a également une certification d’expert de la Défense en management, commandement et stratégie. Toujours selon sa maison d’édition, le lieutenant-colonel Damiba a été engagé dans plusieurs opérations antiterroristes entre 2015 et 2019 « pendant qu’il assumait des responsabilités opérationnelles dans les régions du Sahel et du Nord. »

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