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Course aux élections en Libye : Le clan Kadhafi de retour aux commandes ?

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N’ignorant pas qu’il est interpellé par la justice internationale, Seif al-Islam, fils du dirigeant libyen déchu Mouammar Kadhafi, a présenté sa candidature officielle à l'élection présidentielle prévue en décembre. Il avait expliqué en juillet vouloir «restaurer l'unité perdue» de la Libye.

Seif al-Islam Kadhafi, l’un des fils de l’ancien dirigeant libyen tué en 2011, a présenté dimanche novembre sa candidature à l’élection présidentielle du 24 décembre prochain, a déclaré un représentant de la Haute Commission électorale (HNEC). Des photographies de l’AFP montrent le prétendant à la présidence, vêtu d’un costume traditionnel et d’un turban, en train de signer des documents dans un bâtiment officiel à Sebha, ville du sud du pays.
«Le candidat Seif al-Islam Mouammar Kadhafi a déposé sa candidature à la présidence de l’Etat libyen», a annoncé l’instance qui organise le scrutin, ainsi que les législatives un mois plus tard. «Il a soumis les documents de sa candidature au bureau de la HNEC à Sebha, complétant ainsi toutes les conditions juridiques requises par la loi numéro un relative à l’élection du chef de l’Etat, adoptée par le Parlement», a-t-elle ajouté dans un communiqué sur Facebook, relayé par Reuters et l’AFP. Seif al-Islam Kadhafi, 49 ans, a également reçu sa carte d’électeur d’un bureau de vote de Sebha, selon la commission électorale. Il sera en conséquence l’un des candidats les plus connus à la présidence du pays que son père, renversé et tué en 2011, a dirigé pendant 42 ans. Parmi les prétendants à la présidence se trouvent aussi le maréchal Khalifa Haftar, dont les forces contrôlent l’est et le sud du pays, le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah, et le président du Parlement Aguila Saleh.
Capturé en novembre 2011 par un groupe armé à Zenten (nord-ouest de la Libye) peu après l’assassinat de son père, le fils Kadhafi avait été condamné à mort en 2015 à l’issue d’un procès expéditif. Le groupe le détenant avait refusé de le livrer aux autorités libyennes ou à la Cour pénale internationale, qui avait délivré un mandat d’arrêt international contre lui en 2011 pour des accusations de «crimes contre l’humanité». Libéré finalement en 2017, il avait de nouveau fait parler de lui en juillet 2021, évoquant dans un entretien avec le New York Times son souhait de concourir à la présidentielle afin de «restaurer l’unité perdue» de la Libye. Son territoire a connu des années de guerre civile et de troubles politiques à la suite de l’intervention menée par l’OTAN en 2011. Le pays alors fracturé avait connu une seconde guerre civile entre le gouvernement d’entente nationale basé à Tripoli (reconnu par la communauté internationale) et le maréchal K. Haftar.
Pour rappel, les participants à la Conférence internationale de Paris sur la Libye ont souligné la nécessité de la tenue, le 24 décembre prochain, des élections présidentielles et législatives, afin de permettre aux Libyens de se prononcer librement pour le choix de leur président et de leurs représentants.
Lors de ce sommet, co-organisé, vendredi, par la France, l’Italie, l’Allemagne et la Libye, la communauté internationale a jugé essentiel que les résultats de ces élections soient acceptés par toutes les parties prenantes.
Dans la Déclaration finale sanctionnant les travaux de cette conférence, les participants ont fait référence à l’accord inter-libyen conclu à Skhirat, considéré par le Conseil de sécurité de l’ONU comme le « seul cadre viable pour mettre un terme à la crise politique en Libye ». « Nous prenons acte, depuis l’Accord politique libyen de 2015 (accord de Skhirat ndlr), des résultats des conférences de Paris et de Palerme et des autres initiatives internationales et régionales sur la Libye », soulignent dans leur Déclaration finale les participants à cette conférence internationale.
La Conférence a également pris acte de la déclaration de la Haute Commission électorale nationale (HNEC) selon laquelle les résultats des deux élections (présidentielles et législatives) seront proclamés simultanément, ainsi que de l’officialisation du calendrier électoral complet par la HNEC et la mise en œuvre de celui-ci dans un climat pacifique.
Afin d’éviter toute vacance de pouvoir, la conférence internationale sur la Libye a préconisé que l’actuel Exécutif de transition transférera le pouvoir au nouveau gouvernement après l’annonce simultanée par la HNEC du résultat final des élections présidentielles et parlementaires.
La Conférence de Paris a mis l’accent également sur la nécessité de la réunification des institutions libyennes pour recevoir un mandat démocratique de la part de la population, et encouragé « le nouveau parlement à s’atteler, une fois élu, à l’élaboration d’une Constitution permanente recueillant une large approbation dans toute la Libye ».

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