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Crise entre Rabat et Berlin : Comment le N°2 de la diplomatie allemande analyse la situation

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La fièvre est loin de retomber entre Rabat et Berlin. Niels Annen, vice-ministre aux Affaires étrangères, revient, dans une interview à Tages Zeitung, sur les raisons de ce coup de froid qui ankylose les relations maroco-allemandes. Le diplomate allemand réaffirme les constances dans la démarche de Berlin envers Rabat.

«Le Maroc a mis fin aux relations normales entre les Etats. Il n’y a pratiquement plus de communication et l’ambassadeur d’Allemagne proposé attend depuis cinq mois l’agrément des autorités marocaines. C’est une approche inhabituelle entre des pays amis», a- déploré N. Annen.
«La partie marocaine semble s’attendre à ce que l’Allemagne change sa position traditionnelle à l’égard du conflit du Sahara occidental, c’est-à-dire qu’elle reconnaisse que cette zone annexée fait partie du Maroc. Tous les gouvernements fédéraux précédents partagent l’avis juridique des Nations unies selon lequel le statut du Sahara occidental n’a pas encore été clarifié. Le statut final de ce territoire fait l’objet d’un processus de négociation sous la direction de l’ONU», a expliqué ce haut responsable de la diplomatie allemande.
«Le gouvernement fédéral soutient tous les efforts sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable du conflit. Nous accepterons bien entendu une telle solution », rappelle-t-il.
A l’amont de cette crise, Berlin s’était activé à l’ONU pour convoquer la réunion, le 21 décembre 2020, de l’instance exécutive de l’ONU consacrée à l’examen de la reconnaissance par l’administration Trump de la marocanité su Sahara. Un geste jugé inamical à l’endroit du Maroc et de ses intérêts qui a amené la diplomatie marocaine à demander, dès le 1er mars, au chef du gouvernement et aux ministres, de «suspendre tout contact avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc». Un ordre justifié par «des malentendus profonds avec [Berlin] au sujet des questions fondamentales du Royaume du Maroc».
L’affaire est assez importante pour que le roi Mohammed VI y revienne dans son discours du 20 août. Le Souverain a également pointé du doigt, mais sans la citer nommément, le rôle assumé par l’Allemagne dans la région maghrébine. «Plutôt que d’appuyer les efforts du Maroc dans le cadre d’un équilibre souhaité entre les pays de la région, des rapports ont franchi toutes les limites de l’acceptable, allant jusqu’à recommander que soit freinée la dynamique de développement de notre pays, au motif captieux qu’elle crée une dissymétrie entre les Etats maghrébins», a souligné le souverain. En faisant référence au rapport produit par l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité, un influent think-tank, comptant parmi ses fidèles clients le gouvernement d’Angela Merkel et le Bundestag, intitulé «Rivalités maghrébines sur l’Afrique subsaharienne : l’Algérie et la Tunisie cherchent à suivre les pas du Maroc.»
N. Annen s’est rendu récemment en Algérie où il a eu des entretiens avec le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, et le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Cela remonte à la mi-octobre…

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