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De l’Ukraine au Kazakhstan : Washington met à l’index Moscou

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Alors que Washington maintient ses menaces de sanctions, Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a annoncé qu'en l'absence de progrès lors de la réunion du 10 janvier, la Russie pourrait décider d'arrêter les négociations.

La Russie a exclu le 9 janvier toute «concession» lors de pourparlers entre responsables américains et russes à Genève le 10 janvier, alors que les tensions sont particulièrement prégnantes concernant le dossier Ukrainien. «Nous n’accepterons aucune concession. Cela est complètement exclu», a déclaré aux agences de presse russes le vice-ministre des Affaires étrangères qui doit prendre part aux négociations. «Nous sommes déçus des signaux venant ces derniers jours de Washington, mais aussi de Bruxelles», a-t-il ajouté.
Cette déclaration survient alors que Washington et l’Otan ont réitéré leurs menaces envers Moscou à quelques jours de pourparlers qui auront lieu à Genève au cours desquels les tensions au sujet de l’Ukraine seront abordées. Kiev et ses alliés occidentaux accusent notamment la Russie d’avoir massé des dizaines de milliers de militaires à la frontière de l’Ukraine en prévision d’une éventuelle invasion. La Russie nie toute velléité belliqueuse envers l’Ukraine et s’affirme au contraire victime de «provocations» de Kiev et de l’Otan, accusant l’Alliance atlantique de multiplier les manœuvres à ses frontières.
Dans ce sillage, afin d’aplanir les dissensions, la Russie a proposé aux Etats-Unis et à ses alliés la signature de deux traités interdisant notamment tout élargissement futur de l’Otan à l’Est, ainsi que les activités militaires proches de la frontière russe, dans les pays de l’ancien espace soviétique. Une proposition qui, pour l’heure, ne semble recueillir aucune considération du côté de l’Alliance et de Washington.
«Le risque d’un nouveau conflit est réel», a estimé le 7 janvier le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg. «Cela fait certainement partie de leur stratégie de présenter une liste d’exigences absolument irrecevables et ensuite prétendre que l’autre camp ne joue pas le jeu et utiliser cela comme une justification pour une agression», a renchéri Antony Blinken.
Plus tôt, le 31 décembre, Joe Biden avait menacé la Russie d’introduire des sanctions «à grande échelle» en cas d’escalade de la situation autour de l’Ukraine lors de son entretien avec son homologue russe. Vladimir Poutine avait de son côté expliqué à ce sujet qu’il s’agirait là d’«une grave erreur» faisant courir «un risque de rupture complète des relations russo-américaines».
En attendant la tenue des pourparlers, S. Riabkov a annoncé qu’en l’absence de progrès lors de la première réunion le 10 janvier, la Russie pourrait décider de ne pas poursuivre les négociations. «C’est un scénario tout à fait possible […] Si nous tournons en rond, si nous ne voyons pas que l’autre partie est prête à prendre en compte nos priorités, à réagir de manière constructive, alors dialoguer sera inutile», a-t-il déclaré.
Le ministère russe des Affaires étrangères a publié le 7 janvier un communiqué en réponse à des propos sarcastiques tenus le jour même par le secrétaire d’Etat américain au sujet de la participation de la Russie à une force conjointe de maintien de la paix récemment envoyée au Kazakhstan par l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).
Commentant l’arrivée de soldats russes dans cette ancienne république soviétique – qui est actuellement en proie à de violentes émeutes faisant suite à des manifestations contre la hausse du prix du gaz –, le haut diplomate américain a en effet imputé à Moscou des intentions autres que la normalisation de la situation. «Une fois que les Russes sont dans votre maison, il est parfois très difficile de les faire partir», a-t-il notamment déclaré.
«Tentative grossière de faire une blague amusante sur les événements tragiques du Kazakhstan», a dénoncé la diplomatie russe, qui a par ailleurs insisté sur «la légitimité» d’une intervention de l’OTSC «sollicitée par les autorités kazakhes» et dont «le Conseil de sécurité des Nations unies a été pleinement informé». «Si Antony Blinken aime tant les leçons d’histoire, en voici une […] : lorsque des Américains sont dans votre maison, il peut être difficile de rester en vie, sans se faire voler ou violer», peut-on lire plus loin dans le communiqué, qui se conclut ainsi : «Les Indiens d’Amérique du Nord, les Coréens, les Vietnamiens, les Irakiens, les Panaméens, les Yougoslaves, les Libyens, les Syriens et bien d’autres peuples […] qui ont eu la malchance de voir ces invités non invités à leur porte auraient beaucoup à ajouter.»
Au-delà de ces joutes, on prête à l’administration Biden sa volonté de discuter, à Genève, du déploiement de missiles américains en Europe ainsi que de restrictions réciproques sur la taille et la portée des exercices militaires sur le continent. Mais cela ne répond qu’en partie aux exigences russes…

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