Pendant trois décennies, Syed Ali Shah Geelani a été la figure des indépendantistes dans cet Etat à majorité musulmane. Il a notamment dirigé l’alliance d’Hurryat, une coalition réclamant la sortie de l’Inde pour exercer le droit des Cachemiris à l’autodétermination.
Sous le gouvernement du nationaliste hindou Narendra Modi, il est devenu encore plus indésirable. Les partisans du Premier ministre lui reprochent d’avoir joué le jeu du Pakistan et se félicitent de sa mort. Plus modérée, Mehbooba Mufti ancienne ministre en chef du Cachemire vante sa « ténacité », même si elle ne partageait pas ses idées.
Apprécié quoi qu’il en soit d’une partie des Cachemiris, Syed Geelani est mort dans sa maison à Srinagar, à 92 ans. À l’annonce de la nouvelle, les autorités ont employé la manière forte de peur que ses funérailles ne réveillent la contestation.
Comme lors de la reprise en main musclée du Cachemire par le pouvoir central en 2019, Internet a été coupé et un couvre-feu a été instauré dans la région. D’après son fils, le corps du leader indépendantiste aurait même été enlevé de force par la police, à 3 heures du matin jeudi 2 septembre. Ce n’est qu’à 10 heures (heure locale) que la famille a pu se recueillir sur sa tombe. Aucune violence n’est à déplorer depuis son décès mercredi.