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Des drones ciblent la présence US en Irak : La mobilisation anti-américaine ne faiblit pas

Les messages adressés aux Américains sont des plus clairs : leur départ d’Irak est de plus en plus fortement exigé. Et pour joindre le geste à la parole, les factions anti-américaines en Irak recourent aux drones piégés. Deux ont été abattus à proximité de la base Victoria située à l’aéroport international de Bagdad, ont révélé les médias irakiens. Et deux autres ont ciblé la base Ain Al Assad.

« Deux drones armés ont ciblé l’aéroport de Bagdad ce matin aux environs de 4h30» où une base militaire abrite « un très petit nombre de troupes de la coalition, qui n’ont pas un rôle de combat », a indiqué à l’AFP un responsable de la coalition sous couvert d’anonymat. « Les batteries de défense C-RAM (…) les ont interceptés et ils ont été abattus sans problème », a-t-il ajouté.
Des photos obtenues par l’AFP auprès de cette même source montrent ce qui reste d’un des projectiles. « Opérations de vengeance des commandants », peut-on lire sur un morceau de métal noir.
« Les Irakiens ont ouvert une enquête », a précisé le responsable. « Il n’y a pas de dégâts, mais c’est un aéroport civil, c’est très dangereux de lancer ce type d’attaque ».
Le 3 janvier 2020, sur ordre du président américain de l’époque Donald Trump, un tir de drone armé a pulvérisé le véhicule où se trouvait le général Qassem Soleimani, chef de la force al-Qods du CGRI et Abou Mahdi al-Mouhandes, numéro 2 du Hachd al-Chaabi, coalition de factions armées qui combattent Daech avec l’assistance de conseillers iraniens.
Directement après l’attaque, le parlement irakien a voté une résolution exigeant le retrait des forces de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis. La même demande a été réclamée par le Premier ministre à cette époque Adel Abdel Mahdi qui a adressé deux messages au CENTCOM et au conseil de sécurité de l’Onu. Puis elle a été exprimée par une coalition de factions irakiennes de résistance et du Hachd al-Chaabi qui a fixé un ultimatum pour le 31 décembre 2021, faute de quoi des opérations de résistance seraient lancées contre les forces étrangères.
Des dizaines de tirs de roquettes ou des attaques aux drones piégés ont visé ces derniers mois les troupes et intérêts américains en Irak. Jamais revendiquées, ces attaques sont systématiquement imputées par les Etats-Unis aux factions irakiennes pro-Iran.
Les responsables iraniens demandent aussi à leurs homologues irakiens le départ des forces étrangères, d’autant que le général Soleimani a été tué sur leur sol et était en mission dans leur pays.
En juillet 2021, un accord a été conclu avec le gouvernement actuel présidé par Moustafa Kazimi sur ce retrait qui aurait dû avoir été accompli le 31 décembre. Ce dernier a déclaré le 28 décembre officiellement l’accomplissement du départ des forces de combat de la coalition internationale de tout le pays.
Le jour même, l’Organisation de coordination de la résistance irakienne qui représente les factions irakiennes a répondu, en estimant que les forces américaines ne sont pas sérieuses de sortir de l’Irak. Assurant : « nous allons obliger les forces arrogantes à sortir malgré elles, humiliées »
Des redéploiements avaient eu lieu durant ces derniers mois et la base Ain al-Asad à al-Anbar a été évacuée. Mais les 2500 militaires des forces américaines auxquels s’ajoutent les 1000 d’autres nationalités sont restés en Irak, avec une nouvelle mission. Elle a été modifiée de celle de combat à celles du soutien logistique et de consultation. Leurs avions de combats vont aussi rester en Irak.
Lors de son allocution le samedi 1er janvier en présence des membres de la famille du martyr Soleimani, le numéro un iranien l’ayatollah Ali Khamenei a semblé sceptique sur l’intention des Américains de se retirer d’Irak.
« Ils font semblant en Irak qu’ils sont partis et ils parlent d’un rôle consultatif. Mais les Irakiens devraient suivre cette question avec intelligence », a-t-il dit. Dimanche 2 janvier, des milliers d’Irakiens se sont rassemblés à l’endroit du raid meurtrier américain, réclamant le départ des troupes US.
Ce lundi 3 janvier, lors d’une cérémonie organisée à Téhéran , le chef de la faction irakienne Brigades Ahl al-Haq, cheikh Qaïs Khazaali a déclaré que « les Américains poursuivent leur fourberie et leur tromperie pour faire perdurer leur présence militaire en Irak ».
« Tout ce qui leur importe de leur présence en Irak est la sécurité de l’entité sioniste », a-t-il ajouté. Et de conclure que « la revanche pour les commandants martyrs doit se traduire en faisant sortir les Américains d’Irak, des pays de la région et en libérant la Palestine ».

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