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Dossier des djihadistes marocains à l’étranger : Ce que révèle la mission exploratoire du Parlement

La commission des Affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des Marocains résidant à l’étranger a dévoilé le contenu du rapport de la mission exploratoire temporaire portant sur la réalité de ce qu’endurent les enfants et les femmes des djihadistes marocains bloqués dans certaines zones de tensions comme la Syrie et l’Irak.
La mission exploratoire temporaire a écouté plusieurs responsables marocains, ministres, organisations internationales ainsi que des témoignages de détenus et de leurs familles afin de dessiner un tableau qui reflète la réalité de la situation dans ces zones de tension après la défaite de Daech.
Une défaite suite à laquelle, il faut le noter, les familles des « djihadistes » ont été transférées vers trois camps, à savoir le camp « Al Haoul », le camp « Al Raouj » et le camp « Ain Issa », tous situés sur la frontière syro-irakienne sous contrôle kurde.
Le ministre de l’Intérieur a révélé, lors d’un exposé qu’il a présenté devant les membres de la commission exploratoire temporaire, que 1659 djihadistes marocains ont quitté le Maroc pour rejoindre divers mouvements terroristes dans la région syro-irakienne.Selon des données révélées pour la première fois par le ministre de l’Intérieur, 290 femmes et 628 mineurs se sont également rendus dans lesdites régions.A. Laftit a en revanche révélé le retour au Maroc de 345 combattants qui ont été jugés conformément aux dispositions du Code pénal qui punissent l’adhésion à des groupes terroristes.
Alors qu’un nombre important de combattants et leurs proches ont été tués, il y a à présent 250 combattants détenus dont 232 en Syrie, 12 en Irak et 6 en Turquie et 138 femmes détenues dont 134 dans les camps gardés par les forces kurdes, selon des informations dont disposent les services compétents.
Il y a environ 400 mineurs en détention dont 153 sont nés au Maroc tandis que les autres sont nés soit dans ces zones de tensions ou dans certains pays européens, selon les explications fournies par A. Laftit.
Le responsable a souligné que les autorités marocaines ont lancé, en mars 2019, une opération de rapatriement d’un groupe de huit citoyens marocains qui se trouvaient dans les zones de conflit en Syrie.Ces derniers ont fait l’objet d’enquêtes judiciaires à titre de mesures préventives concernant leur éventuelle implication dans des activités liées au terrorisme, a-t-il précisé.
Le chef du département de l’Intérieur a indiqué que la constante détérioration de la situation sécuritaire dans les zones où sont présents ces combattants « n’a pas permis la poursuite des rapatriements incitant les pouvoirs publics à réfléchir à d’autres méthodes de travail qui permettraient la réalisation des objectifs souhaités ».
Il a, dans ce sillage, révélé que les services du ministère de l’Intérieur étudient les demandes de retour qu’ils reçoivent directement ou par voie diplomatique, notamment celles des personnes qui parviennent à s’évader des lieux de détention ou s’échappent vers certains pays voisins. Et le ministre d’ajouter qu’à chaque fois que l’identification des personnes concernées en tant que Marocains est confirmée, « commence un travail de coordination avec les services du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, afin de délivrer les documents nécessaires pour leur retour dans la patrie ». Et ce, « avec la prise des mesures appropriées en fonction de chaque rapatrié ».
Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, a déclaré devant la même commission que plusieurs approches ont émergé au niveau international pour faire face au retour des combattants.
Dans ce sillage, il a expliqué que la première approche est celle « des États qui disent qu’ils prendront tous leurs citoyens (y compris les combattants terroristes dont le nombre est limité) ». C’est le cas pour des pays comme le Tadjikistan, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, et le Kosovo.Ces pays préfèrent, selon lui, garder sous leurs yeux ces combattants plutôt que de les laisser trainer au risque de rejoindre d’autres organisations terroristes.
La seconde approche est celle des « États qui préfèrent limiter les rapatriements aux mineurs (cas de la Tunisie) ».
Quant à la troisième approche, elle concerne les pays « qui rapatrient leurs citoyens au cas par cas afin de faciliter l’intégration de ceux qui ne présentent pas de danger (comme la France, la Norvège et le Danemark) », selon le ministre.
N. Bourita a expliqué qu’«il y a des pays qui ont décidé de leur retirer leur nationalité (c’est le cas des États-Unis, la Belgique, la Suisse, le Canada, les Pays-Bas et l’Australie) ».

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