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Echange de prisonniers entre Riyad et Sanaa : Qui dupe qui ?

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Sanaa a condamné « les intentions sournoises de l’Arabie saoudite » dans l’affaire de l’échange des détenus dans le cadre d’un accord conclu en mars dernier, sous le parrainage de la Croix rouge internationale. Riyad est accusé de libérer des ouvriers et non des prisonniers de guerre. L’ONU a été accusée de se plier à « la propagande noire saoudienne ».

Riyad a lancé une initiative pour libérer 163 détenus, en échange des 42 membres de la Coalition saoudienne libérés auparavant par les Yéménites de manière unilatérale. Un développement qui paraissait prometteur. Sauf qu’il un hic. En effet, le Comité des Affaires des détenus yéménites de Sanaa a révélé que sur les 126 détenus relâchés et non pas 163, seuls 5 ont le statut de prisonniers de guerre et 4 sont des pêcheurs qui enlevés en mer Rouge.
« L’Arabie saoudite séquestre des ouvriers yéménites qu’elle expulse sous prétexte qu’ils sont des prisonniers de guerre. Ce qui s’inscrit dans la continuation de sa politique hostile à la main d’œuvre yéménite », sur son sol, a accusé le Comité. « Seuls 5 sont des prisonniers de guerre. Les autres sont inconnus pour nous en tant que Comité. Il faut coordonner avec nous au préalable quoique nous saluons la libération de tout yéménite », a-t-il poursuivi.
Selon ce dernier, « 9 ressortissants africains font partie des personnes libérées et n’ont rien à voir avec nous ».

La Coalition a annoncé, vendredi 6 mai, avoir transféré au Yémen plus de 100 prisonniers libérés, via la Croix rouge internationale qui a indiqué avoir accompli le transfert de 117 détenus de l’Arabie vers le Yémen.

Selon la Coalition saoudienne, deux avions se sont rendus à Sanaa et Aden pour ramener les détenus, précisant que 208 ont été livrés à Aden, 9 à Sanaa et 9 combattants étrangers qui ont été livrés aux ambassades de leurs pays.
Un responsable du gouvernement de Sanaa a déclaré que l’organisation Ansarullah a refusé d’accueillir les détenus qui ont été transportés à Aden.

« Il faut cesser de marchander et de surenchérir sur ce dossier humanitaire par excellence », a déclaré Abdel Qader al-Mortada, président du Comité des détenus yéménites sur Twitter, accusant l’Arabie saoudite d’avoir feint offrir une initiative pour libérer les prisonniers. Selon lui, les Saoudiens tentent de redorer leur image en proposant de fausses initiatives humanitaires.
« Ils tentent aussi d’imputer à l’armée et aux comités populaires qu’ils ont recours à des éléments étrangers », dans leurs rangs, a-t-il précisé.

Après avoir libéré 42 membres de la Coalition, le gouvernement de Sanaa a fait une nouvelle proposition à Riyad pour libérer 200 détenus de chaque côté. Le chef de la délégation des négociations du mouvement houthi a critiqué l’ONU sur ce dossier. « L’ONU et son envoyé ne devraient pas se plier à la propagande noire saoudienne , la blanchir et l’embellir, surtout dans les cas devenus clairs et ridiculisés », a écrit Mohamad Abdel Salam sur Twitter.
Il a ajouté, en s’adressant à Hans Grundberg, envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, qu’ « il doit jouer son rôle de manière responsable et impartiale. Mais les positions grises qui suivent l’agresseur ne le mèneront qu’à ce à quoi ont été conduits ses prédécesseurs ».

e Hussein al-Azzi, vice-ministre des Affaires étrangères de Sanaa, a lui aussi critiqué l’ONU, estimant sur Twitter qu’elle « n’a pas les conditions les plus élémentaires d’un médiateur neutre et semble incapable d’appeler les choses par leurs noms ». Il a poursuivi : « Nous avons libéré un groupe important et réel de prisonniers, mais il est clair que la phobie des USA et du reste des pays agresseurs a empêché l’envoyé de l’ONU de parler de cette étape. »

Le 27 mars dernier, un accord a été conclu entre la Coalition saoudienne et Sanaa pour un échange de 2223 détenus : 1400 d’Ansarullah et 823 de la Coalition dont 16 Saoudiens. La dernière opération d’échange de prisonniers entre les deux pays avait eu lieu en 2020, et concerné 2000 détenus. Le 2 avril dernier, une trêve a été conclue entre Riyad et Sanaa. Trêve constamment violée par la coalition.

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