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Effondrement du Liban : « La guerre est plus honorable », prédit le leader du Hezbollah

Alors que le Président américain était à Tel-Aviv où il a rassuré l’establishment de son sionisme invétéré, Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, a opposé son niet au processus qui vise à asphyxier le Liban. A ses yeux, l’option de la guerre ouverte serait plus honorable qu’une attitude fataliste. Le message est d’autant plus clair à l’heure où le potentiel gaz de la Méditerranée orientale aiguise les appétits.

« Ils veulent que ce peuple meure de faim et s’entretue aux portes des boulangeries et des stations-service. Si le choix est de ne pas aider le Liban et de le pousser vers la famine, alors la guerre sera beaucoup plus honorable. Et quiconque mourra dans cette guerre sera un martyr », a martelé le secrétaire général du Hezbollah, mercredi 13 juillet, lors d’un discours retransmis par la chaine AlManar.

S’adressant aux dirigeants américains et israéliens, il a assuré que le Hezbollah est capable d’entraver l’extraction du gaz du champ israélien de Karish. « Je dis à l’ennemi (israélien) et aux Américains que le message des drones n’est qu’un début modeste ».

H. Nasrallah a en outre abordé les principales raisons de la visite de Joe Biden dans la région, ainsi que les exploits de la résistance lors de la guerre israélienne de juillet 2006 contre le Liban. « Si les négociations atteignent un point négatif, nous ne nous limiterons pas notre riposte face à Karish… Enregistrez cette équation, nous irons à Karish et au-delà de Karish »., a-t-il en outre menacé.

Revenant sur les exploits de la résistance lors de la guerre de juillet, il a assuré quant au renversement du projet américain pour le nouveau Moyen-Orient. Ajoutant que « parmi les réalisations de la guerre de juillet figurait également la création d’une équation de dissuasion entre le Liban et l’ennemi israélien ».

Commentant la menace lancée par Benny Gantz, ministre israélien de la Défense, d’avancer vers Beyrouth, Sidon et Tyr, H. Nasrallah a relevé que « tous les Israéliens savent que les menaces sur l’invasion du Liban sont sans valeur ». Il a conseillé à B. Gantz de « passer en revue l’expérience de la guerre de juillet lors de ses derniers jours, lorsque les Israéliens ont pris la décision d’envahir la ville de Bint Jbeil ». A ses yeux, si « les Israéliens n’osent pas marcher quelques pas dans la bande de Gaza qui est assiégée et souffre de conditions difficiles, alors comment peut-il menacer d’envahir Sidon et Beyrouth ? » Et de souligner que « lorsqu’ils font leurs calculs pour la guerre, les Israéliens devraient prendre en considération l’environnement, les capacités et la géographie, qui sont tous en faveur de la résistance ».

Si le leader du Hezbollah a indiqué qu’« il existe aujourd’hui de nouvelles versions du projet du nouveau Moyen-Orient », assurant que « la visite du président américain Joe Biden au Moyen-Orient s’inscrit dans ce contexte », il n’en reste pas moins qu’à ses yeux, « les Etats-Unis d’aujourd’hui sont différents de ceux en 2003 et 2006 », affirmant que « son vieux président incarne l’image des USA qui est entrée dans la phase de vieillissement ». Plus, a-t-il ajouté, « la présence des Etats-Unis sur la scène internationale a fortement régressé, et ils occupent aujourd’hui les plus hauts taux d’inflation, et leur situation au niveau social, sécuritaire et interne n’est pas saine ».

Revenant surt les objectifs de la visite de J. Biden au Moyen-Orient, H. Nasrallah a déclaré « qu’il y a deux raisons derrière sa tournée dans la région : convaincre les pays du Golfe d’exporter le pétrole et le gaz, ensuite vient la question d’Israël ». Assurant aussi que « Biden n’a rien à offrir au peuple palestinien. Tout ce qu’il a dit aujourd’hui à son arrivée sur la solution de deux États n’est que des compliments », le deuxième objectif de la visite du locataire de la Maison Blanche dans la région est « l’engagement envers la sécurité d’Israël et la normalisation ».

Remettant la mission de J. Biden dans la région, le leader du Hezbollah a assuré que « la première mission décisive des Américains relative aux résultats de la guerre russo-ukrainienne est de garantir une alternative au gaz russe pour l’Europe », notant que « les USA mènent une guerre contre la Russie avec le gouvernement, l’armée et le peuple ukrainien, puis ils ont entraîné avec eux tous les pays européens ». Et de souligner que « l’un des éléments les plus importants dans cette guerre est le boycott du pétrole et du gaz russes par l’Europe. Les États-Unis ont pris la responsabilité d’assurer l’alternative à l’Europe et le temps presse car l’hiver approche et ils doivent faire le plein pendant l’été ».

Concernant l’extraction du pétrole et du gaz au Liban, H. Nasrallah a souligné que « l’opportunité en or disponible dans cette question est de le réaliser actuellement, c’est-à-dire ces deux mois, avant septembre. Faute de quoi, le coût sera plus élevé ». A ses yeux, « le Liban peut faire obstacle à l’extraction du pétrole et du gaz des territoires palestiniens occupés et ainsi empêcher l’Europe, qui est pressée, d’en bénéficier ». Interpellant les décideurs à Beyrouth, il a assuré que « la résistance est le seul point de force que vous détenez lors des négociations sur la démarcation des frontières, alors profitez-en et exploitez-le ». « Nous sommes derrière l’Etat dans la démarcation des frontières maritimes, c’est-à-dire que c’est lui qui négocie, et ce n’est pas nous qui négocions, mais nous avons dit que nous ne resterons pas les bras croisés », a-t-il ajouté.

Concernant le lancement par le Hezbollah de 3 drones non armées en direction de la « zone contestée » sur le champ de Karish au début de ce mois, le patron du Hezbollah a expliqué que « les drones ont été envoyés après la réponse trompeuse des Américains», indiquant que « le Hezbollah a intentionnellement lancé 3 drones de reconnaissance pour qu’ils soient abattus par les Israéliens. Nous avons voulu que des missiles israéliens soient tirés sur ces drones pour que les personnes opérant sur ce champ sachent que cette zone n’est pas sûre ». Si le « message a été compris par les Israéliens et les Américains », H. Nasrallah a rappelé disposer d’une « variété de capacités sur terre, sur mer et dans les airs, et toutes ces options sont ouvertes. Nous ferons, au bon moment, tout ce qui servira le dossier des négociations ». Et last but not least, il a lancé un avertissement qui ne souffre d’aucune équivoque : « Nous disons aux Américains et aux Israéliens, si vous voulez interdire le Liban d’exploiter ses droits pour sortir de sa crise, alors personne ne pourra extraire ou vendre du pétrole et du gaz ! »

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