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Effondrement du système sanitaire tunisien : Effets dévastateurs du variant Delta

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La Tunisie, qui a brillamment géré les débuts de la crise sanitaire liée au Covid-19, fait actuellement face à une véritable catastrophe en raison de la fulgurante propagation du variant indien, surnommé Delta par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), depuis début juin.
Le bilan officiel publié le 7 juillet signale que le ministère de la Santé a enregistré 8.315 nouveaux cas sur 23.952 analyses effectuées le même jour, soit un taux de positivité de 34,7%. Un record jamais atteint depuis le début de l’épidémie dans le pays qui déplore 15. 861 morts sur 473.229 contaminations, dont 375.756 guérisons.
Dans ce contexte, le 8 juillet, un projet de loi relatif à l’état d’urgence sanitaire a été adopté en Conseil des ministres, indique un communiqué du gouvernement. L’objectif est de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre la propagation de l’épidémie.
De son côté, Mohsen Marzouk, l’ex-conseiller politique du Président défunt Béji Caïd Essebsi, également chef du parti MachrouuTounes, a réitéré son appel de juin au chef de l’État KaïsSaïed de demander de «l’aide internationale étant donné que le pays est sinistré».
N. Ben Alaya, également directrice de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes (ONMNE) confirme à Spoutnik qu’ «il n’y a pas de secret pour expliquer cet état», tout en ajoutant que «la levée précipitée des mesures de restriction sanitaires à chaque fois que la courbe des contaminations commence à baisser, et évidemment le non-respect des consignes d’hygiène par les citoyens». A ses yeux,«nous sommes tous responsables face à cette catastrophe, ce qui fait que la lutte contre cette nouvelle vague nécessite l’engagement sérieux et rigoureux de tout le monde».
«Outre le taux élevé des contaminations, le manque de moyens pour la prise en charge des malades dans les hôpitaux (oxygène, lits, lits de réanimation) – déjà saturés et débordés à cause de la grande affluence des cas présentant de graves complications – rend la situation extrêmement dangereuse». Ainsi, «le système sanitaire tunisien, qui n’a pas les moyens de ceux des pays développés, s’est effondré», constate N. Ben Alaya. La quelle ajoute que«durant les trois premiers mois de l’année, la situation épidémiologique était relativement stable malgré la présence de plusieurs variant du Covid (Alpha, Beta, Gamma, Delta)», précisant que «depuis quelques semaines, c’est le variant Delta qui a supplanté tous les autres, provoquant une catastrophe épidémiologique dans le pays».Et de s’alarmer en soulignant que«les Tunisiens doivent être conscients que nous faisons face à un variant qui est entre 40 et 60% plus contagieux que le mutant Alpha, qui est lui-même estimé à 60% plus contagieux que la souche initiale du virus».
À ce titre, il y a lieu d’attirer l’attention sur le cas de la Russie, qui a enregistré en 2020 le premier vaccin contre le Covid (Spoutnik V), où les contaminations au variant Delta sont passées de 5,3% en avril à 93,33% du total des malades de Covid-19 dans le pays actuellement.
L’approche de la fête religieuse de l’Aïd El-Kébir, prévue du 19 au 23 juillet et qui est un rituel surérogatoire (sunna) et non obligatoire (fardh), s’accompagne du risque de voir le nombre des contaminations exploser est immense à cause des réunions familiales.Dans ce contexte, le professeur met l’accent sur la nécessité de respecter scrupuleusement tous les protocoles sanitaires et les gestes barrières afin de se prémunir.
Rappelant que des mesures qui pourraient être décrétées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire ne pourraient être efficaces que si elles sont appliquées au moins pendant six semaines, N. Ben Alya assure qu’à ce jour «les vaccins restent le seul moyen efficace pour endiguer l’épidémie». Voilà pourquoi elle lance un appel à tous les Tunisiens, quels que soient leur fonction et leur niveau de responsabilité, «à avancer main dans la main pour acquérir les quantités de vaccins nécessaires et rattraper le retard qu’a connu la campagne de vaccination qui en est qu’à près de 12% uniquement de la population totale, étant donné que le pays n’a reçu que 1,6 million de doses».

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