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Elargissement de l’OTAN : Stockholm sous le syndrome d’Helsink

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Le parti social-démocrate au pouvoir en Suède a donné son accord, dimanche 15 mai, à une candidature à l'OTAN, ouvrant ainsi la voie à une demande d'adhésion par le gouvernement, conjointement avec la Finlande.

Lors d’une réunion extraordinaire, la direction a décidé que « le parti allait «contribuer à une candidature de la Suède à l’OTAN», indiquent les sociaux-démocrates dans un communiqué, inversant ainsi leur ligne de toujours.
Le parti précise toutefois qu’il est opposé à l’installation de bases permanentes de l’OTAN et d’armes nucléaires sur le territoire suédois, ce qui n’est pas exigé pour adhérer à l’alliance.

Une consultation interne avait révélé des divisions au sein du parti, avec des voix critiques dénonçant notamment une décision trop précipitée, afin de suivre le calendrier finlandais. Helsinki avait peu avant annoncé sa candidature «historique» à l’OTAN, qui sera soumise au Parlement du pays le 16 mai.

La veille, Vladimir Poutine s’était entretenu par téléphone avec son homologue finlandais Sauli Niinistö. «L’abandon de la politique traditionnelle de neutralité militaire serait une erreur car il n’existe aucune menace pour la sécurité de la Finlande», avait fait savoir le président russe, selon un communiqué publié par le Kremlin. «L’élargissement de l’OTAN et le rapprochement de l’Alliance de nos frontières ne rend pas le monde et notre continent plus stable et plus sûr», avait déjà commenté quelques jours plus tôt Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin en réaction à la potentielle demande d’adhésion de la Finlande à l’organisation politico-militaire atlantiste.

Le chef de l’Etat et un conseil gouvernemental «ont conjointement décidé que la Finlande allait demander à devenir membre de l’OTAN», a déclaré dimanche Sauli Niinistö, président finlandais. «C’est un jour historique. Une nouvelle ère s’ouvre», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

Le Parlement finlandais doit examiner lundi 16 mai le projet d’adhésion, avec un vote prévu ensuite, selon le président de la chambre. Avec le soutien acquis du parti social-démocrate du Premier ministre Sanna Marin, le vote devrait se traduire par un score fleuve parmi les 200 parlementaires finlandais. «Nous espérons que le Parlement confirmera la décision de candidature à l’OTAN durant les prochains jours. Elle sera basée sur un mandat clair», a affirmé S. Marin.

 

Moscou coupe le jus !

Première réaction de Moscou, les exportations d’électricité vers la Finlande ont cessé durant la nuit du 13 au 14 mai après une annonce en ce sens d’un fournisseur russe, a déclaré à l’AFP un responsable de l’opérateur du réseau électrique finlandais.

RAO Nordic avait annoncé le 13 mai son intention de cesser ses livraisons le 14, invoquant des impayés. La société a précisé que la pénurie d’électricité serait compensée par des approvisionnements en provenance de Suède et une augmentation de la production intérieure. Les exportations de la Russie vers la Finlande «sont à zéro actuellement, et c’est le cas depuis minuit comme annoncé», a déclaré à l’AFP Timo Kaukonen, responsable des opérations de Fingrid, l’opérateur du réseau finlandais. Le réseau est à l’équilibre grâce à des importations de Suède, selon la carte en temps réel de Fingrid, qui avait annoncé le 13 mai pouvoir se passer «sans difficulté» de l’électricité russe. La Finlande importait jusqu’ici environ 10% de sa consommation électrique totale depuis son grand voisin russe. RAO Nordic, filiale basée à Helsinki de l’entreprise russe InterRAO, avait justifié la coupure en expliquant ne pas avoir reçu de paiement pour l’électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai. L’entreprise n’a pas dit si ces problèmes de règlement étaient liés aux sanctions européennes visant l’économie russe.

Cette annonce intervient dans un contexte de montée de tensions entre Moscou et Helsinki, qui a annoncé – à l’instar de la Suède – sa volonté d’adhérer «sans délai» à l’OTAN sous l’influence de l’intervention militaire russe en Ukraine. L’annonce de la candidature finlandaise était attendue dimanche, lors d’une conférence de presse du président Sauli Niinistö et de la Première ministre Sanna Marin.

Depuis Berlin, Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, a assuré que les États-Unis « soutiennent fortement » les demandes d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède. Les secrétaire d’Etat US s’est déclaré favorable : « Les États-Unis soutiendraient fortement la candidature à l’Otan de la Suède ou de la Finlande si elles choisissaient de poser officiellement leur candidature à l’Alliance », a -t-il déclaré.

Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan, s’est dit « confiant » dans la possibilité pour les pays membres de l’Alliance de trouver un compromis avec la Turquie qui n’a pas l’intention, selon lui, de bloquer l’adhésion de la Finlande et de la Suède. « Je suis confiant dans le fait que nous serons en mesure de trouver un terrain d’entente, un consensus sur la manière d’avancer sur les questions d’appartenance » à l’Alliance, a-t-il assuré. J. Stoltenberg a ajouté que la Turquie, qui avait manifesté son hostilité à une telle adhésion, a « clairement indiqué son intention de ne pas bloquer » l’entrée des deux pays nordiques.

Plus, il se veut optimiste quant à l’issue de la guerre pour l’Ukraine. Il est également critique quant à l’opération militaire de Moscou : « Son offensive majeure dans le Donbass est au point mort, la Russie n’atteint pas ses objectifs stratégiques. » L’Ukraine « peut gagner » cette guerre, a déclaré J.Stoltenberg à l’issue d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Alliance.

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