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Entretien téléphonique entre V. Poutine et M. Ben Salmane : Coopération et énergie à l’ordre du jour

Le président russe et le prince héritier saoudien ont discuté jeudi, au cours d’une conversation téléphonique de la situation du marché mondial du pétrole. Les questions énergétiques étaient au centre de cette discussion qui intervient, faut-il le rappeler, au lendemain d’un déplacement du Président US à Djeddah.

« Le président russe, Vladimir Poutine, a eu une conversation téléphonique avec le prince héritier du Royaume d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman Al Saoud, et les deux parties ont donné une évaluation positive du niveau atteint dans les relations amicales entre la Russie et l’Arabie saoudite », a rapporté le service de presse du Kremlin à cet égard. « Les questions de la coopération bilatérale ont été discutées en mettant l’accent sur l’expansion des relations commerciales et économiques mutuellement bénéfiques, et la situation actuelle sur le marché mondial du pétrole a été examinée en détail », a ajouté le Kremlin.

Vladimir Poutine et Mohamed ben Salman, alias MBS, ont souligné l’importance d’accroître la coordination dans le cadre de l’OPEP + , et ont noté que les pays de la coalition remplissent constamment leurs obligations de maintenir l’équilibre sur le marché mondial de l’énergie. Le bureau de presse du Kremlin a ajouté que « la situation actuelle du marché mondial du pétrole a été examinée en détail et l’importance d’une coordination plus poussée dans le cadre de l’OPEP + a été soulignée ». Il a également été noté que « les pays participant à l’alliance remplissent systématiquement leurs obligations afin de maintenir l’équilibre et la stabilité nécessaires sur le marché mondial de l’énergie ».

L’Agence internationale de l’énergie avait averti que « le marché mondial du pétrole risque à la fois un manque d’approvisionnement et une éventuelle récession économique, avec une demande déjà affectée par des prix élevés et une détérioration des conditions économiques », s’attendant à « une diminution de la capacité de production inutilisée de l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ensemble, à 2,2 millions de barils par jour. »

Courant russo-hongrois

En Europe où la question du gaz russe reste lancinante, il y a lieu de rappeler que Moscou a annoncé « étudier » la possibilité de livrer du gaz supplémentaire à la Hongrie cette année, a déclaré jeudi Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, après un entretien à Moscou avec Peter Szijjarto, son homologue hongrois. « Aujourd’hui, nos collègues ont fait part de l’intérêt du gouvernement hongrois pour un nouvel achat de gaz naturel cette année. Cette requête sera immédiatement transmise et étudiée », a déclaré S. Lavrov lors d’une conférence de presse.

Le chef de la diplomatie hongroise s’est rendu jeudi à Moscou afin de discuter de l’achat de 700 millions de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel, selon le parti Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orban.

P. Szijjarto doit également s’entretenir avec Alexander Novak, vice-Premier ministre russe et homme fort du secteur de l’énergie en Russie.

Cette visite intervient au lendemain de la présentation par Bruxelles d’un plan visant à diminuer de 15% la demande européenne de gaz pour surmonter la chute des livraisons russes et s’affranchir de Moscou.

La Hongrie, pays d’Europe centrale enclavé, sans accès à la mer, importe 65% de son pétrole de Russie, et 80% de son gaz, et s’inquiète face au risque de pénurie: un « état d’urgence » a été décrété la semaine dernière.

V. Orban, qui a condamné l’opération militaire russe contre l’Ukraine, entretient une position ambiguë vis-à-vis de la Russie. Il a voté les sanctions aux côtés de ses partenaires de l’Union européenne (UE). Mais il a bloqué pendant des semaines un projet d’embargo sur le pétrole russe, parlant de « bombe atomique » lancée sur son économie, avant d’obtenir une exemption pour l’or noir acheminé par oléoduc. Depuis, il ne cesse de blâmer cette politique de sanctions pour la détérioration de la situation hongroise.
L’UE « s’est tiré une balle dans les poumons », avait-il lancé vendredi, appelant les dirigeants de l’UE à changer de cap.

Lors de la conférence de presse jeudi, S. Lavrov a d’ailleurs fait l’éloge des relations entre Moscou et Budapest, membre de l’Union européenne.
« J’apprécie réellement nos relations. Nos discussions aujourd’hui ont confirmé leur nature durable et stratégique. Et nous allons les développer de toutes les façons possibles », a affirmé le chef de la diplomatie russe. Indiquant que la Russie ne laissera pas les sanctions européennes « interférer avec notre coopération, et nous chercherons des solutions pour rendre notre coopération dans tous les domaines imperméables à ces caprices et tentatives de punition ».

 

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