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Extension de l’OTAN aux pays Nordiques : A Moscou, le “wait and see”

Le président russe a déclaré lundi que « la Russie n’a aucun problème avec la Finlande et la Suède », soulignant que « leur adhésion à l’OTAN ne constitue pas une menace, mais nécessite des mesures de rétorsion ».

Lors de sa participation au sommet de l’Organisation du traité de sécurité collective à Moscou, Vladimir Poutine a précisé que « la réponse de la Russie à l’adhésion de la Finlande et de la Suède dans l’OTAN dépendra de l’expansion de l’infrastructure de l’alliance », notant que « l’expansion de l’infrastructure militaire dans les zones pénétrées par l’alliance provoquera une réponse russe ».

Le président russe a souligné que « l’OTAN s’est écartée de sa mission dans son cadre géographique, et tente dans le mauvais sens d’influencer d’autres régions », soulignant que « son expansion est un problème artificiel en faveur de la politique étrangère des Etats-Unis ».

Plus tôt dans la journée, Sergueï Ryabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a confirmé que « la situation dans le monde changera radicalement après la décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’OTAN ».

« Comment allons-nous garantir notre sécurité après le changement dans la composition générale de l’OTAN ? C’est une question qui s’impose, et cela dépendra de ce qui résultera concrètement de l’adhésion attendue de la Finlande et de la Suède à l’OTAN », a ajouté S. Ryabkov.

« Ils ne devraient avoir aucune illusion – à Bruxelles, à Washington et dans d’autres capitales des pays de l’OTAN – que nous allons simplement tolérer cela. C’est-à-dire que le niveau global de tension militaire augmentera et il y aura moins de prévisibilité dans ce domaine. Il est dommage que le bon sens devienne victime d’idées fantasmatiques sur ce qui devrait être fait dans la situation actuelle », a ainsi déclaré le diplomate, cité par RIA Novosti.

« C’est une autre erreur grave, lourde de conséquences. Eh bien, on n’y peut rien… C’est le niveau de ceux qui prennent aujourd’hui des décisions politiques dans les pays concernés », a encore déploré S.Riabkov, qui a fait savoir que la réponse de la Russie «dépendra des conséquences pratiques de l’adhésion» des deux pays scandinaves à l’Alliance atlantique.

Le parti social-démocrate au pouvoir en Suède a donné son feu vert le 15 mai à une candidature à l’OTAN, ouvrant ainsi la voie à une demande d’adhésion par le gouvernement. Quelques heures auparavant, l’exécutif de la Finlande avait également annoncé sa volonté d’adhérer à l’organisation occidentale que Moscou considère comme une menace existentielle.

Concernant la démarche d’Helsinki, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin avait souligné qu’une telle initiative constituerait « une violation directe de [ses] obligations juridiques internationales » en vertu du traité de paix de Paris de 1947 – qui empêche les parties de conclure des alliances ou de participer à des coalitions contre l’une d’entre elles –, ainsi que de l’accord de 1992 entre Moscou et Helsinki. Russe pendant plus d’un siècle – principalement lors de la période du grand-duché qui s’est étendu de 1809 à 1917 –, et en conflit avec l’Union soviétique, notamment lors de la « guerre d’Hiver » en 1939-40, la Finlande partage aujourd’hui 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie.

Soumise à une forme de neutralité durant la Guerre froide, Helsinki avait adhéré à l’Union européenne et au Partenariat pour la Paix de l’OTAN après la chute de l’Union soviétique, mais était restée non membre de l’alliance.

La Finlande comme la Suède n’avaient jamais rejoint l’Alliance même au pic de la Guerre Froide et ce revirement survient dans la foulée de l’opération militaire russe en Ukraine, Moscou étant perçu comme une menace par les deux pays scandinaves.

De son côté, la Russie affirme que son opération militaire spéciale vise à « démilitariser » et « dénazifier » l’Ukraine et à porter secours aux Républiques autoproclamées du Donbass (reconnues par Moscou), dont les populations seraient menacées de « génocide ». Ladite opération a été enclenchée par Moscou le 24 février suite à l’échec des négociations entre Moscou et Washington concernant le statut de l’Ukraine, notamment de garanties de sa neutralité.

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