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FMI : La Région MOAN n’échappe pas à l’impact de la crise ukrainienne

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La guerre en Ukraine devrait dominer les perspectives pour 2022. Elle vient s’ajouter à des circonstances défavorables, à savoir la normalisation de la politique monétaire plus rapide que prévu dans les pays avancés et le ralentissement en Chine, qui est un grand marché pour bon nombre des pays exportateurs de pétrole de la région, a souligné Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN), lors d’une conférence de presse sur les perspectives économiques régionales.

Le FMI table sur une croissance du PIB réel de 5 % en 2022 dans la région MOAN. Si cette prévision a été revue à la hausse de 0,9 point de pourcentage par rapport à octobre, elle cache de grandes disparités entre les pays. En effet, les pays exportateurs de pétrole bénéficient d’une révision à la hausse sous l’effet d’une augmentation des prix de l’énergie et de la production conformément à l’accord des 2 pays de l’OPEP+, tandis que les pays émergents, les pays à revenu intermédiaire et les pays à faible revenu pâtissent pour la plupart d’une révision à la baisse.

Les perspectives risquent davantage d’être révisées à la baisse, notamment en cas de guerre de longue durée et de nouvelles sanctions imposées à la Russie. Cela fait naître des craintes à l’égard de l’insécurité alimentaire et le risque de troubles sociaux ; d’un resserrement plus important que prévu des conditions financières mondiales, qui pourrait donner lieu à des sorties de capitaux ; d’une inflation persistante ; et d’un ralentissement plus marqué en Chine, a relevé le responsable.  Cet environnement difficile et les incertitudes pour l’avenir sont à l’origine d’arbitrages extraordinairement complexes, surtout pour les pays importateurs de pétrole qui ont une marge d’action restreinte.

Comment les pays peuvent-ils réussir ces arbitrages tout en s’employant encore à régler les problèmes à long terme ? À court terme, les pays devraient réfléchir à plusieurs priorités d’action. En premier lieu, ils devraient se pencher sur un ajustement de la politique monétaire en fonction de la situation de chacun afin de juguler l’inflation et d’éviter de compromettre la reprise. Compte tenu de la volatilité des marchés, ils devraient laisser les taux de change s’ajuster, en intervenant uniquement pour éviter toute perturbation des marchés. Contrairement aux pays exportateurs de pétrole, dans les pays émergents et les pays à revenu intermédiaire qui ont un espace budgétaire restreint, un rééquilibrage budgétaire propice à la croissance qui privilégie la santé, les dépenses sociales et l’investissement sera indispensable. Il est capital de faire face à la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l’énergie. Tout en autorisant une augmentation progressive des prix intérieurs, les pays devraient en contrepartie accorder aux ménages et entreprises vulnérables des transferts transparents, temporaires et ciblés.

Une coopération internationale sera tout aussi importante pour éviter une crise alimentaire qui pourrait aggraver la situation déjà très précaire dans laquelle se trouvent les pays à faible revenu. Pour emprunter le chemin de la reprise, il faut continuer à combattre efficacement la pandémie. C’est pourquoi il convient de redoubler d’efforts à l’échelle mondiale et régionale afin d’offrir un accès équitable à un large éventail d’instruments de lutte contre la COVID-19. Étant donné la marge d’action restreinte, des réformes structurelles deviennent encore plus importantes pour éviter les séquelles de la pandémie et de la guerre et garantir une croissance inclusive tirée par le secteur privé.

Faisant un focus sur le cas du Royaume, J. Azour a indiqué qu’en 2022, le Maroc a dû faire face à la sécheresse qui a eu un “impact négatif” sur la campagne agricole de même qu’il a subi, comme le reste du monde, les conséquences de la crise ukrainienne, qui a engendré une flambée des prix des matières premières, dont le pétrole. Il a en outre évoqué “l’impact indirect de cette crise sur les marchés avec lesquels le Maroc entretient des liens commerciaux étroits, à l’instar des pays européens”.

D’après le FMI, ces facteurs ont incité l’institution de Bretton Woods à abaisser, dans son rapport semestriel sur les “Perspectives de l’économie mondiale” publié la semaine dernière, ses projections de croissance pour l’économie marocaine à 1,1% en 2022 contre 3% prévues précédemment. Lors de son point de presse, le directeur du FMI pour la région MENA a tenu à rappeler que l’économie marocaine, qui a été “très affectée” par la pandémie en 2020, à su se rétablir rapidement en 2021. “Il s’agit probablement de l’un des pays qui a connu l’une des reprises les plus rapides”, a-t-il dit, soulignant que cette relance est le résultat de “mesures importantes entreprises par le gouvernement marocain.” “Le Maroc a été l’un des premiers pays de la région, en dehors du Conseil de coopération du Golfe, à réussir sa campagne de vaccination, alors que le gouvernement et Bank Al-Maghrib ont initié un train de mesures pour protéger les secteurs économiques afin de sécuriser la capacité des institutions et des entreprises à reprendre leurs activités économiques”, a-t-il dit. Pour le responsable du FMI, ces actions ont facilité la reprise de l’activité économique tout en permettant au Royaume d’accéder aux marchés financiers mondiaux à des taux “très favorables”.

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