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Gazoduc Maroc-Nigeria : Des problèmes de financement à l’horizon

Timipre Sylva, ministre nigérian du Pétrole, a déclaré au journal kenyanThe East African que son pays « est en train de construire sa part » du projet de pipeline devant relier les deux pays. « Le président Muhamma du Buhari et le roi du Maroc y sont très attachés (pipeline Nigéria-Maroc ndlr) et nous pensons que nous allons l’amener à un stade avancé », a-t-il ajouté.

Tout en espérant « étendre le pipeline au Sénégal et au Maroc et par la suite à d’autres pays d’Afrique du Nord », le ministre nigérain a souligné que « Le Maroc partage des frontières avec l’Europe. Ainsi, une fois arrivé au Maroc, nous pourrons nous connecter à leur système de pipelines et acheminer notre gaz directement vers l’Europe via des pipelines ».
Au Nigeria, des responsables affirment que le président Buhari considère le pipeline comme très « cher » pour lui. Femi Adesina, son conseiller en médias et en publicité, a déclaré que le chef de l’État nigérian souhaitait voir le projet réussir. « Nous avons promis à la nation que nous étendrons l’infrastructure gazière essentielle pour promouvoir l’utilisation du gaz sur le marché intérieur », a-t-il déclaré lors de l’inauguration du pipeline connu sous le nom de pipeline AKK (Ajaokuta-Kaduna-Kano NDLR) de 614 km destiné à l’utilisation domestique, la semaine dernière. « Ces projets sont fondamentaux dans notre volonté d’industrialiser et de dynamiser l’esprit d’entreprise qui est toujours présent dans notre population », a déclaré Buhari.
Se classant parmi les 10 plus grands pays producteurs de gaz au monde avec plus de 600 000 milliards de pieds cubes, le Nigeria a lancé ce qu’il a appelé la première phase de son projet de pipeline qui cible les marchés transsahariens et européens.
La construction du gazoduc AKK fait partie du pipeline ouest-africain déjà en place, acheminant le gaz du Nigeria vers la République du Bénin, le Togo et le Ghana. Le dernier tour du projet AKK l’étendrait au Sahel et à l’Algérie, le Maroc et l’Europe.
Estimé à 2,89 milliards de dollars, la réalisation du projet se déroulerait en trois phases, dans le cadre d’un modèle de partenariat public-privé de construction et de transfert. Les Nigérians craignent que la célébration du projet ne soit de courte durée, car des rapports indiquent qu’il a rencontré des goulots d’étranglement de financement en juillet en raison du retard dans l’obtention du financement de la Chine malgré l’engagement du Nigéria à hauteur de 475 millions de dollars comme financement de contrepartie.
Certains responsables nigérians ont déclaré qu’ils négociaient toujours avec la Chine, même si la société publique nigériane du pétrole (NNPC) a déclaré qu’elle envisageait, comme plan B, des financiers alternatifs.
La dette extérieure du Nigeria est d’environ 10 pour cent envers les Chinois. Il doit quelque 32,88 milliards de dollars à des prêteurs externes, selon le responsable de la gestion de la dette. L’Exim Bank of China doit 3,4 milliards de dollars.
Cui Jianchun, ambassadeur de Chine au Nigeria, a rejeté le 22 juillet les allégations selon lesquelles les prêts étaient abusifs, affirmant que les deux pays pourraient en bénéficier. « Il est logique que lorsque l’on prête de l’argent à un ami ou à un partenaire commercial, on pense également à la manière de récupérer la valeur de l’argent », a déclaré Cui.
Nigerian Gas Company, filiale du facilitateur du projet, Nigeria National Petroleum Corporation, apportera un financement en fonds propres d’une valeur de 434 millions de dollars, assure le journal kenyan The East African.

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