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« Grande marche du retour » à Gaza : L’armée israélienne blanchit les siens des crimes hebdomadaires

L’État hébreu aurait caché la vérité et protégé des responsables politiques et militaires au lieu de les condamner pour leur conduite lors des manifestations de la « Grande marche du retour » en 2018. C’est ce qu'a dénoncé jeudi 2 décembre le Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR) de Gaza et l’ONG israélienne B'Tselem dans un nouveau rapport.

Durant un an et demi, des milliers de Palestiniens, de tous âges, manifestaient chaque vendredi depuis 2018. Lors de ces manifestations baptisées « Grande marche du retour », 223 Palestiniens ont été tués, 8 000 autres blessés. Israël voyait ces rassemblements « comme une menace à la sécurité ».
Pour Raji Sourani, directeur exécutif du Centre palestinien pour les droits de l’homme, à Gaza, « ils ne voulaient pas autoriser ces manifestations. Alors ils déployaient l’armée et des snipers tout autour de la bande de Gaza. Et ces tireurs, criminels, voyaient les visages, les signes « presse » ou « personnel médical ». Ils savaient, mais ils tiraient sur des enfants, des jeunes, des vieux, pour tuer ou pour paralyser, pour amputer n’importe quelle partie de leurs corps. Pas un seul soldat israélien n’a été tué pendant l’année et demi de la Grande marche du retour, ce qui prouve que ces rassemblements ne posaient pas de menace sécuritaire. »
Si Israël précise avoir fait des recherches sur ces crimes, l’enquête a été menée par des militaires et s’est concentrée sur les actions des soldats de rang inférieur, non pas sur les ordres de tirer à balles réelles. Un manque de volonté, un blanchissement de la réalité, estime Hagai El-Ad, directeur exécutif de B’Tselem : « Israël parie sur une baisse de l’attention médiatique et des citoyens, en espérant qu’ils n’auront pas besoin de rendre des comptes. Et quand cela prend longtemps, c’est ce qui arrive. » Et de précise que les organisations de défense des droits de l’homme s’en rappellent, aident à documenter ces crimes pour qu’Israël soit dans l’obligation de rendre des comptes.
Selon le droit international, si un État a déjà enquêté sur ses propres crimes, la CPI ne peut pas intervenir. Pourtant, selon le rapport conjoint des ONG, les recherches israéliennes sont insuffisantes et biaisées.

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