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Guerre en Ukraine : Kiev perd Lyman

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Les autorités de la République autoproclamée de Donetsk, reconnue par Moscou, ont annoncé la «libération » de la localité de Lyman, avec l'aide de la République de Lougansk et des forces russes. Lyman constitue un important nœud ferroviaire.

«Au 27 mai 2022, le groupe des troupes de la RPD [République populaire de Donetsk] et de la RPL [République populaire de Lougansk], avec l’appui des forces armées de la Fédération de Russie, a libéré et pris pleinement sous contrôle 220 localités sur le territoire de la République populaire de Donetsk, y compris Krasny Liman», a annoncé sur sa chaîne Telegram l’état-major de la défense territoriale de la République populaire de Donetsk. La localité de Liman constitue un important nœud ferroviaire, qui ouvre la route vers les grandes villes de Slaviansk et Kramatorsk.

Les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dans le Donbass, sont en lutte contre Kiev, qui ne reconnaît pas leur indépendance vis-à-vis de l’Ukraine. La Russie a en revanche reconnu l’indépendance de ces deux territoires le 21 février, trois jours avant de déclencher une «opération militaire spéciale» en Ukraine. Celle-ci vise, selon le président russe Vladimir Poutine, à porter secours aux populations du Donbass qui seraient menacées de «génocide», mais aussi à démilitariser et «dénazifier» l’Ukraine.

Les forces armées russes combattent donc depuis trois mois l’armée ukrainienne et les combattants nationalistes pro-Kiev, aux côtés des deux républiques populaires du Donbass. Kiev et ses alliés occidentaux dénoncent de leur côté une guerre d’invasion ; les Etats-Unis et les pays de l’Union européenne ont pris, dans ce contexte, de nombreuses et importantes sanctions antirusses.

Inquiétantes armes

A en croire des révélations publiées le 26 mai par l’agence Reuters, un vent d’inquiétude traverserait une partie de l’administration américaine au sujet d’une possible escalade du conflit ukrainien, due au fait que les Occidentaux continuent de livrer à Kiev des armes «de plus en plus sophistiquées».

Des responsables étatsuniens redouteraient notamment les conséquences de frappes ukrainiennes potentielles sur le territoire russe. Comme le rapporte l’agence de presse américaine, certains d’entre eux pointent le fait que les discussions en coulisses entre Kiev et Washington, au sujet de l’envoi d’équipement militaire, «n’imposent pas de restrictions géographiques explicites à l’utilisation des armes fournies aux forces ukrainiennes».

 «Nous avons des inquiétudes au sujet d’une escalade et pourtant nous ne voulons toujours pas imposer de limites géographiques ou trop leur lier les mains avec ce que nous leur donnons», a confié à ce sujet un responsable américain auprès l’agence de presse, selon qui l’administration Biden apparaît «de plus en plus disposée à donner à l’Ukraine des armes à plus longue portée».
Estimant que Kiev avait pour l’heure suffisamment de cibles russes à l’intérieur de l’Ukraine, Douglas Lute, ancien ambassadeur américain auprès de l’OTAN, a reconnu qu’il existait un risque d’escalade et de division politique au sein de l’Alliance atlantique si l’armée ukrainienne venait à frapper «au plus profond de la Russie». «Cela déclencherait un débat diviseur au sein de l’Alliance. Et, bien sûr, l’alliance ne veut pas cela. Et l’Ukraine non plus», a-t-il analysé, toujours selon Reuters.

La question des livraisons occidentales d’équipement militaire à l’Ukraine fait partie intégrante du conflit qui se poursuit. Le 23 mai, le Pentagone a par exemple fait savoir que le Danemark s’était engagé à fournir à Kiev des missiles Harpoon, plaçant la Crimée – rattachée à la Russie en 2014 à l’issue d’un référendum non reconnu par les Occidentaux – à portée de tir de l’armée ukrainienne. La Russie, qui a entamé son offensive militaire en Ukraine le 24 février, a condamné à maintes reprises les envois massifs d’armes à Kiev, estimant qu’ils constituaient un obstacle à la résolution rapide du conflit militaire en cours. Fin avril, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait par exemple accusé les Occidentaux de «jeter de l’huile sur le feu» en multipliant les livraisons d’armes à Kiev, et exhorté l’OTAN et les Etats-Unis à cesser celles-ci s’ils «sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne». Début mai, le président russe a également plaidé pour un arrêt de ces livraisons occidentales, au cours d’un échange téléphonique avec Emmanuel Macron.

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