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Guerre en Ukraine : La pression russe maintenue

Les offensives ukrainiennes sont constamment contrées par l’armée russe qui, sur la défensive, inflige pertes sur pertes aux assaillants. Les forces russes continuent à cibler aussi les dépôts de munitions.
La pression russe maintenue

Deux lance-roquettes multiples ukrainiens Ouragan ont été détruits dans la région de Kharkov (nord-est de l’Ukraine), après avoir bombardé la région russe de Belgorod, a annoncé lundi 21 novembre le ministère russe de la Défense. « Les tirs de contrebatterie ont permis de toucher deux lance-roquettes multiples Ouragan ukrainiens sur leurs positions de tir près du village de Pylnaïa, dans la région de Kharkov. Ces LRM avaient bombardé la région de Belgorod », a indiqué le ministère dans un communiqué.

Par ailleurs, les forces russes ont empêché un groupe de saboteurs ukrainiens de traverser le Dniepr dans la région de Kherson. « Un groupe de sabotage et de reconnaissance des Forces armées ukrainiennes a été anéanti à proximité de Dneprovskoïe, dans la région de Kherson, alors qu’il tentait de gagner la rive gauche du Dniepr à bord d’une vedette », précise le ministère.

En 24 heures, la défense aérienne russe a intercepté 11 projectiles des systèmes de lance-roquettes multiples Ouragan et Olkha en République populaire de Donetsk (RPD) et la région de Kharkov. Cinq drones ukrainiens ont été abattus en République populaire de Lougansk (RPL), en RPD et dans la région de Kherson. Les forces russes ont détruit un dépôt d’armes et d’équipements ukrainiens dans la région de Kramatorsk.

Les forces ukrainiennes ont entrepris d’attaquer près de Kouzemovka, en RPL, sur l’axe de Koupiansk. Cet assaut a été repoussé par des tirs d’artillerie et de lance-flammes lourds. Des unités ukrainiennes ont essayé en vain de contre-attaquer sur l’axe de Ioujny Donetsk, afin de récupérer leurs positions perdues près des villages de Novomikhaïlovka, de Vladimirovka et de Pavlovka.

Elles ont en outre tenté d’attaquer les positions des forces russes près de Novodarovka. Cette attaque a, elle-aussi, été repoussée grâce aux tirs d’artillerie et des actions de groupes d’assaut. Deux groupes tactiques ukrainiens ont tenté d’avancer sur l’axe de Krasny Liman. Ces unités ont été dispersées par des tirs d’artillerie.

L’armée ukrainienne a également perdu en 24 heures 125 soldats, un char, 13 blindés et 9 autres véhicules.

Au total, depuis le début de l’opération militaire spéciale, l’armée russe a abattu 333 avions, 177 hélicoptères et 2.543 drones ukrainiens, détruit 388 systèmes sol-air, 6.743 chars et autres véhicules blindés, 901 véhicules de lance-roquettes multiples, 3.607 obusiers et mortiers, ainsi que 7.293 véhicules militaires.

Exécutions sommaires

Le New York Times affirme dans son édition du 20 novembre avoir vérifié l’authenticité de vidéos mises en ligne quelques jours plus tôt, qui montraient l’exécution de soldats russes captifs par les troupes ukrainiennes. Après la diffusion des images, plusieurs responsables russes avaient réclamé l’ouverture d’une enquête, dénonçant la violation « systématique » des conventions de la guerre par Kiev et épinglant « la sauvagerie du régime actuel de Kiev ».

Deux jours plus tard, le chargé ukrainien des droits de l’Homme, Dmytro Loubynets, a – sans remettre en cause l’exécution des militaires russes – fait valoir qu’il ne s’agissait pas de prisonniers de guerre, ajoutant qu’un « piège » avait été tendu aux forces ukrainiennes.

Selon le journal US, qui confirme que les hommes « semblent avoir été abattus à bout portant », cette exécution se serait déroulée dans le village de Makeevka dans la République populaire de Donetsk, à la mi-novembre. C’est également ce qu’avait affirmé deux jours plus tôt le Conseil des droits de l’homme auprès du Kremlin, organe consultatif rattaché à la présidence russe.

Ces vidéos, dont l’authenticité a été vérifiée, « offrent un regard rare sur un moment horrible parmi tant d’autres de la guerre, mais ne montrent pas comment ou pourquoi les soldats russes ont été tués », relate le New York Times, ajoutant que les raisons de ce massacre restent pour l’heure «un mystère». Toutefois, le journal précise qu’au vu des images «au moins 11 Russes, dont la plupart sont aperçus allongés sur le sol, semblent avoir été abattus à bout portant après que l’un de leurs camarades combattants a soudainement ouvert le feu sur des soldats ukrainiens qui se trouvaient à proximité ».

Dans l’une des vidéos apparues sur les réseaux sociaux, on voit dans un premier temps les militaires russes, désarmés, se rendre aux troupes de Kiev et s’allonger sur le sol. Dans une deuxième séquence, les corps des soldats russes sont inertes dans une mare de sang. Enfin, dans une autre scène, présentée comme liée à ce même épisode, on voit un soldat russe sortir d’un bâtiment et ouvrir le feu sur les Ukrainiens.

Citée dans l’article du New York Times, Dr Rohini Haar, conseillère médicale de l’ONG Physicians for Human Rights, souligne que « tuer ou blesser un combattant ayant déposé les armes ou n’ayant plus de moyens de se défendre » est une violation des lois des conflits armés internationaux. « Il semble que la plupart d’entre eux aient été abattus d’une balle dans la tête », a déclaré la conseillère médicale au sujet des soldats russes dans les vidéos. « Il y a une mare de sang. Cela indique qu’ils ont simplement été laissés là, morts. Il semble qu’aucune tentative n’ait été faite de les ramasser ou de les aider  », ajoute-t-elle. Elle note par ailleurs que, les hommes étant étendus et « apparemment désarmés», ils sont considérés comme «hors de combat» et donc «de fait, prisonniers de guerre».

Egalement citée par le quotidien américain, Iva Vukusic, experte dans la répression des crimes de guerre à l’université d’Utrecht, souligne pour sa part que le fait de feindre se rendre pour attaquer l’ennemi (comme le fait valoir Kiev au sujet du groupe de soldats russes) peut également constituer, en soi, un crime de guerre. La spécialiste insiste néanmoins sur l’aspect confus de l’incident dans son ensemble.

Face à cette exécution filmée, le ministère de la Défense russe a pointé du doigt «la sauvagerie du régime actuel de Kiev, dirigé par Zelensky, et de ceux qui le protègent et le soutiennent ». Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a dénoncé « une nouvelle preuve des crimes commis par les néonazis ukrainiens ». «Il s’agit d’un crime ostentatoire et ignoble. C’est la violation de toutes les conventions possibles interdisant les mauvais traitements des prisonniers de guerre, des normes du droit international et tout simplement de la morale », a renchéri Valériy Fadeïev, président du Conseil des droits de l’homme russe.

De son côté, Kiev rejette catégoriquement les accusations de Moscou. Les Nations unies ont pour leur part déclaré que l’épisode de Makeyevka devrait faire l’objet d’une enquête.

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