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Hirak rifain : R. Al Ablaq condamné à 4 ans de prison

Rabie Al Ablaq, activiste du Hirak dans le Rif, a été condamné, lundi 25 avril, à quatre ans de prison ferme pour «offense» envers le Souverain sur les réseaux sociaux.

«Le tribunal de première instance d’Al Hoceima (nord) a condamné R. Al Ablaq à quatre ans de prison ferme pour offense envers la personne du roi par voie électronique», a déclaré à l’AFP son avocat Abdelmajid Azaryah. Le militant âgé de 35 ans devra également s’acquitter d’une amende de 20 000 dirhams. Son avocat a annoncé son intention de faire appel.

R.Al Ablaq a comparu libre devant le tribunal d’Al Hoceima, où son procès s’était ouvert le 11 avril, rappelle la même source qui explique que l’accusé était poursuivi pour avoir publié «des vidéos critiquant les disparités sociales et la corruption», selon son avocat. «J’ai été choqué par ce verdict car il n’a fait qu’exprimer son opinion. J’estime qu’il n’a pas porté atteinte à l’institution (royale)», a-t-il ajouté.

Réagissant dans une vidéo au verdict prononcé à son encontre, le militant rifain a menacé de se «transformer» en un Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant tunisien dont le suicide par immolation, le 17 décembre 2010, avait déclenché la révolution tunisienne ayant « dégagé » l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali. Il a également accusé le juge chargé du dossier d’avoir «refusé» de lui révéler les accusations, lors de la précédente audience.

«Pénaliser la critique pacifique des tenants du pouvoir constitue une violation manifeste du droit à la liberté d’expression», avait indiqué Human Right Watch (HRW) pour qui l’inculpation a découlé de deux vidéos, publiées sur Facebook et YouTube en septembre et novembre, dans lesquelles R. Al Ablaq «s’adressait au roi sur un ton familier et soulignait le contraste entre sa richesse personnelle et la pauvreté largement répandue au Maroc».

En 2018, R.Al Ablaq avait été incarcéré puis condamné à cinq ans de prison pour sa participation au mouvement de contestation ayant agité en 2016-2017 la région marocaine du Rif (nord) avant d’être gracié par le roi en 2020.

L’AFP rappelle qu’une autre militante marocaine des droits humains, Saïda El Alami, 48 ans, qui postait régulièrement des publications critiques à l’encontre des autorités sur les réseaux sociaux, a été arrêtée le 23 mars et est poursuivie pour «outrage envers des fonctionnaires publics dans l’exercice de leurs fonctions», «atteinte à la justice» et «diffusion de fausses allégations». Le verdict est attendu vendredi.

 

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