La statue de bronze représentant le dictateur Franco ne brillera plus sous le soleil de Melillia. Elle a été la dernière statue du Caudillo déboulonnée le 23 février dans l’enclave sous occupation espagnole.
«Journée historique : la dernière statue de Franco sur la voie publique en Espagne, qui était dans notre ville, a été retirée», s’est réjoui sur twitter le gouvernement local. La veille, une majorité de députés du Parlement local avaient voté en faveur du déboulonnage de la statue.
Le Parti populaire (droite conservatrice et libérale) s’est abstenu tandis que Vox (droite nationaliste) a voté contre. Le parti a justifié son opposition en arguant que la statue n’était pas un hommage rendu à Franco mais à son rôle durant la guerre dans le Rif marocain. Votée en 2007 sous le gouvernement du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, une loi exige des mairies de retirer de l’espace public les symboles faisant l’apologie de la dictature franquiste et à ses partisans pendant la guerre civile. Mais elle rencontre l’hostilité de nombreuses administration locales de droite. L’héritage franquiste divise encore dans le pays. En 2019, l’exhumation du dictateur espagnol de son mausolée du Valle de los Caidos voulue par le gouvernement de Pedro Sanchez (PSOE) avait ravivé des débats houleux au sein de la classe politique espagnole.
Au-delà de ces joutes ibériques qui n’en intéressent pas moins les Marocains, ne serait-ce que par égard à la proximité géographique, cela sans évoquer le pan d’histoire commune, nul doute que le déboulonnage d’un symbole de la dictature est réjouissant pour tout démocrate. Mais la joie aurait été encore plus grande si les Espagnols décident, dans la même dynamique de réconciliation avec l’Histoire, de solder définitivement leur héritage colonial. En rétrocédant au Maroc Sebta et Melillia et les îles qui s’y rattachent. Une nouvelle page de l’histoire commune, plus radieuse et moins crispée, aurait pu être ouverte. Au bénéfice des deux peuples voisins, marocain et espagnol.