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Impunité des édiles et bonne gouvernance : L’Intérieur dans le collimateur des ONG

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Les sorties du ministre de la Justice et de celui de l’Intérieur sur la lancinante question de reddition des comptes et de la dénonciation de la gabegie au niveau des collectivités territoriales, continuent d’alimenter le débat. En effet, au-delà des affirmations approximatives du ministre de la Justice qui cherchent à replacer le ministère de l’Intérieur au cœur du processus de veille, mais à titre exclusif, ce dernier semble avoir raté sa cible en choisissant de s’attaquer aux ONG dont la situation administrative ne serait pas « clean ». Faut-il dès lors s’étonner à ce qu’un collectif d’associations monte au créneau ?

Un collectif d’associations a estimé, dans un communiqué récemment produit, que «la force et la crédibilité de l’État et des institutions ne résident pas tant dans la confiscation des libertés et des droits mais dans la capacité de l’État et de ses institutions à respecter le droit et les obligations internationales, à élever le niveau des droits et des libertés pour développer des espaces de dialogue social et de concertations, à respecter la liberté d’expression, à accepter la critique, la reddition des comptes et la consécration de la citoyenneté effective».

Et de critiquer l’Intérieur qui entend faire preuve d’autoritarisme nuisible pour le processus démocratique et l’esprit d’ouverture adjacent. Pour ce collectif, «le communiqué du ministère de l’Intérieur diffusé par la MAP, le 26 avril 2022, s’inscrit dans cette tendance autoritaire, qui fait peser de véritables menaces sur les acquis constitutionnels, avec son langage menaçant extrait du lexique des années sombres avec lesquelles nous pensions avoir rompu après le processus de l’Instance équité et réconciliation», a indiqué la Dynamique démocratique. Le ministère «en n’octroyant pas le récépissé provisoire et définitif aux associations dans les délais fixés par la loi, n’est certainement pas habilité à donner des leçons relatives au respect du droit, ni à s’arroger les prérogatives que la loi régissant les associations attribue au seul pouvoir judiciaire», a encore précisé le collectif.

Ce dernier estime que la sortie du département dirigé par Abdelouafi Laftit «porte atteinte à toutes les dispositions constitutionnelles en matière de liberté d’expression», dans un environnement où «le rôle des associations consiste à sensibiliser et mobiliser l’opinion publique sur tout ce qui peut entacher les principes et le respect des droits de l’Homme et à l’exprimer par tous les moyens dans le cadre de ce qui est autorisé par la loi, que ce soit par des communiqués, des sit-in ou des mémorandums…», a ajouté la même source.

A Abdellatif Ouahbi avait annoncé , il y a quelques jours de cela, à la Chambre des conseillers, avoir introduit un amendement à la procédure pénale, visant à mettre la compétence d’ester les élus en justice exclusivement entre les mains du ministère de l’Intérieur.  L’Association marocaine de protection des biens publics (AMPBP) a fermement critiqué la sortie d’A. Ouahbi.

La dynamique estime que ce ministère a «outrepassé les pouvoirs de la justice et n’a pas respecté les dispositions de la Constitution». Elle a appelé à «mettre fin à ces tentatives répétées de restreindre le droit de constitution des associations et la liberté d’expression». Et de sensibiliser le Parlement, en l’appelant à «refuser de discuter tout projet de loi qui ne fait pas l’objet d’une concertation préalable avec la société civile conformément aux dispositions constitutionnelles».

La sortie de l’Intérieur est intervenue le jour même où l’AMPBP a répondu une au ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi. L’ONG a considéré les déclarations du ministre comme faisant partie de «nombreux indicateurs qui confirment l’absence d’une réelle volonté politique de la part du gouvernement pour lutter contre la corruption».

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