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Inauguration du Barrage de la Renaissance : Le Caire condamne Addis-Abeba

Le Caire a condamné la célébration par Addis-Abeba du début de la production hydroélectrique du barrage de la Renaissance, situé sur le Nil bleu, principale source d’eau de l’Égypte. Pour le voisin de l'Éthiopie, il s’agit d’une « provocation délibérée ».

Au lendemain des célébrations éthiopiennes, le ministère égyptien des Affaires étrangères a exprimé la colère du Caire à travers un communiqué estimant qu’il s’agissait d’une « mise en fonctionnement unilatérale du barrage en violation délibérée de la déclaration de principes signée en 2015 par le Premier ministre éthiopien ».
Conformément à cette déclaration, l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte devaient négocier un accord sur le remplissage du barrage. Des négociations qui n’ont jamais abouti, l’Éthiopie refusant de signer un accord juridiquement contraignant exigé par l’Égypte et le Soudan.
Une série d’accords avaient été signés entre 1902 et 1959, donnant à l’Égypte et au Soudan le droit d’objecter à tout projet affectant le débit du Nil. Des accords que l’Éthiopie considère comme caducs du fait de leur signature du temps de la colonisation. Pour l’Égypte, l’action de l’Éthiopie est une menace pour la stabilité de la région.
Le Premier ministre éthiopien a allumé la première turbine du GERD, le grand barrage de la Renaissance, générant ainsi les premiers mégawatts d’électricité, près de 11 ans après le début de la construction.
Il faut dire que le GERD est vital pour le Premier ministre, à la fois pour générer l’électricité à laquelle 60 millions d’Ethiopiens n’ont pas accès et aussi pour lui permettre de rassembler la société éthiopienne, elle qui est actuellement déchirée par la guerre civile dans le nord du pays. « La voie de la prospérité nous est ouverte. Rien ne peut arrêter l’Ethiopie désormais. Nous allons nous unir, nous rassembler et travailler ensemble à des projets comme le barrage de la renaissance plutôt que de nous concentrer sur des luttes fratricides et des combats qui nous divisent », a déclaré Abiy Ahmed accompagné d’une large délégation gouvernementale.
Le chantier pharaonique n’est pour autant pas terminé. Une seule turbine est en marche, une deuxième suivra dans le court terme, comme l’a indiqué l’ingénieur en chef, Kifle Horo: « Pendant que nous continuons à construire le reste du barrage, nous commençons à générer de l’énergie à petite échelle. Lorsque l’on aura fini d’installer les deux turbines, elles produiront 750 mega watts. » À terme, 13 turbines devraient générer près de 5 gigawatt dans ce qui sera alors le plus grand barrage d’Afrique.
A.Ahmed a tenu aussi à rassurer ses voisins égyptiens et soudanais, opposés au projet. « Il y a eu beaucoup de fausses rumeurs comme quoi le gouvernement éthiopien veut porter préjudice à l’Egypte et au Soudan en utilisant le barrage pour assécher leurs terres. Cela n’a jamais été notre plan et aujourd’hui en est la preuve. Nous voulons féliciter tous nos frères, pas seulement soudanais et égyptiens, mais tous les Africains », a-t-il conclu.
Assurances qui s’apparentent à de l’eau versée dans le sable…

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