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Instabilité en Libye : Le retour du chaos paralyse les sites pétroliers

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La Compagnie nationale de pétrole en Libye (NOC) a annoncé, lundi 18 avril, l’arrêt des opérations sur le terminal pétrolier de Zouetina, l’un des plus importants du pays, après la fermeture de plusieurs sites en raison des protestations sociales et des rivalités politiques.

La tension remonte en Libye. Après s’être réuni à Tunis avec plusieurs responsables militaires de l’ouest, le Premier ministre libyen Fathi Bachagha a tenté d’entrer en Libye pour rejoindre Tripoli en passant par la frontière tunisienne, mais il en a été empêché par les forces fidèles au gouvernement d’Abdelhamid Dbeibah.

Conséquence : l’exportation du pétrole a été suspendue après la fermeture de plusieurs champs et terminaux pétroliers dans le sud et l’est du pays, occupés par des groupes civils sympathisants de F. Bachagha. A. Dbeibah refuse toujours de quitter son poste et a mobilisé les milices armées de Misrata, de Zaouiya et de Zentan pour se faire entendre, alors que son rival tient le gouvernement sortant pour responsable de toute escalade, et condamne « le gaspillage de l’argent public et l’exploitation des richesses libyennes au profit d’un gouvernement hors la loi ».

Face à cette situation, la NOC a regretté dans un communiqué « le début d’une douloureuse vague de fermetures » d’installations pétrolières, « alors que les prix du pétrole et du gaz flambent » sur les marchés internationaux. Après la « fermeture forcée » dimanche du champ d’al-Fil (sud), les employés travaillant dans les installations à Zouetina (est), Mellitah (nord-ouest), al-Sarrir (est) et Al Khaleej (est) ont été « contraints à arrêter complètement et progressivement la production », selon la compagnie.

La production « sur les champs d’Abou Al-Tifl (est), al-Intissar (est), al-Nakhla (est) » a également cessé dimanche de même que la production de gaz des usines affiliées à ces sites et au port de Zouetina, où « un groupe d’individus est entré de force pour contraindre les employés à cesser les opérations », a précisé la NOC.

Dans un tel contexte, la NOC « se voit contrainte de déclarer l’état de force majeure sur le port pétrolier de Zouetina » ainsi que sur tous les champs et usines associés à ce port « jusqu’à nouvel ordre », a déclaré Mustafa Sanalla, patron de la NOC, cité dans le communiqué. L’ « état de force majeure » permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.

La fermeture de Zouetina, l’un des quatre terminaux pétroliers de la région dite du « Croissant pétrolier » (est), va priver la Libye de l’exportation de près d’un quart de sa production.

Déchirée par des luttes de pouvoir entre l’Est et l’Ouest depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, qui dispose des réserves les plus abondantes d’Afrique, se retrouve aujourd’hui avec deux exécutifs rivaux.

En février, le Parlement siégeant dans l’est du pays a désigné Fathi Bachagha comme nouveau chef de gouvernement. Mais celui-ci n’a toujours pas réussi à évincer l’exécutif en place à Tripoli dirigé par A. Dbeibah.

Considérés comme proches du camp de l’Est, les groupes qui bloquent les sites pétroliers réclament « une répartition équitable » des revenus et le transfert du pouvoir exécutif à F. Bachagha.

La NOC a maintes fois souligné l’importance de préserver « la neutralité » du secteur pétrolier et de le maintenir à l’écart « des conflits politiques », a rappelé M. Sanalla dans le communiqué.

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