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J. Biden à Djeddah : « MBS » boit du petit lait…

Le président américain Joe Biden est arrivé en Arabie saoudite après avoir visité les territoires palestiniens occupés. Il a rencontré à Djeddah le Prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salman, alias MBS, et pris part, samedi, au sommet des pays du CCG plus l’Egypte, la Jordanie et l’Irak. Des appels pressants y ont été exprimés pour la solution des deux Etats au conflit israélo-palestinien.

Pour nombre d’observateurs, le déplacement de J. Biden en Arabie Saoudite  est d’importance pour discuter des questions énergétiques, de la politique et des relations entre le Golfe et Washington, du maintien du cessez-le-feu au Yémen et du renforcement du processus de normalisation avec l’entité sioniste. D’aucuns y voient déjà un retour sur sa promesse faite lors de sa campagne électorale, de transformer le royaume en État paria. Mais il faut croire que la donne a changé depuis… L’Arabie ayant devancé les vœux de Washington, parrain de Tel-Aviv, avec l’ouverture de son ciel aux avions israéliens. L’Arabie saoudite a annoncé vendredi sa décision d’ouvrir son espace aérien à tous les transporteurs aériens. L’Autorité générale de l’aviation civile du pays a indiqué sur Twitter que cette décision répondait à la volonté de l’Arabie saoudite de remplir ses obligations en vertu de la Convention de Chicago de 1944, qui stipule la non-discrimination entre les aéronefs civils utilisés dans la navigation aérienne internationale.

Cette décision consolide la position du Royaume en tant que plaque tournante mondiale reliant trois continents et renforçant la connectivité aérienne internationale.

Le même jour, Yaïr Lapid, Premier ministre intérimaire israélien a applaudi la décision de l’Arabie saoudite concernant l’ouverture de son espace aérien. « Il s’agit d’une première étape. Nous continuerons à travailler avec la prudence nécessaire, pour l’économie israélienne, sa sécurité et les citoyens d’Israël », a déclaré Y. Lapid dans un communiqué publié par son bureau.

Les médias officiels saoudiens ont publié des images de l’avion présidentiel américain à l’aéroport de Jeddah, après un vol de deux heures depuis l’aéroport Ben Gourion. Aucun président américain n’a jamais volé directement des territoires palestiniens occupés vers l’Arabie saoudite.

Biden a été reçu par à minima puisque sur le tarmac, il n’a été accueilli que par le gouverneur de La Mecque, Khaled Al-Faisal, et l’ambassadrice saoudienne aux États-Unis, Rima bent Bandar. Plus tard, c’est « MBS » qui a reçu J. Biden au Palais de la Paix de Jeddah, lors d’une réunion qui met fin au boycott présidentiel américain du prince héritier, en raison de l’affaire du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Des séquences vidéo, diffusées par les médias officiels, ont montré ben Salmane accueillant le locataire du Bureau Ovale à l’une des entrées du palais royal, dans la ville côtière occidentale.

Pendant son séjour dans la ville côtière, J. Biden a rencontré le roi saoudien Salman ben Abdulaziz, avant de participer à une « séance de travail » ministérielle présidée par le prince héritier MBS.

Il est à noter qu’après l’entrée en fonction de J. Biden début 2021, son administration a publié les résultats d’enquêtes du renseignement américain, selon lesquelles le prince héritier saoudien « a approuvé une opération visant le journaliste saoudien Jamal Khashoggi », dont l’horrible meurtre, dans le consulat de son pays à Istanbul, en 2018, a déclenché un tollé mondial. L’hôte de la Maison Blanche a promis de faire de l’Arabie saoudite un « paria » il y a moins de deux ans, après le meurtre de J. Khashoggi. Cependant, il semble maintenant que J. Biden soit prêt à se réengager avec un pays que Washington considère comme un allié stratégique majeur depuis des décennies, un fournisseur majeur de pétrole et un acheteur avide d’armes.

Washington veut persuader le plus grand exportateur de pétrole brut au monde d’ouvrir la porte à l’augmentation de la production de pétrole, afin de réduire les prix élevés du carburant, sur fond de guerre en Ukraine, qui menace les chances des Démocrates aux élections partielles prévues au mois de novembre prochain.

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