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La diplomatie russe évalue les négociations avec l’Occident : Il y a beaucoup de la coupe aux lèvres…

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Les États-Unis et les représentants de l’Otan ont promis de répondre par écrit aux propositions de Moscou sur les garanties de sécurité, c’est ce qu’a déclaré jeudi 13 janvier Sergueï Lavrov, commentant les résultats des consultations Russie-États-Unis à Genève et Russie-Otan à Bruxelles.

« Les Américains ont promis d’essayer, mais nous leur avons dit qu’ils devaient faire de gros efforts, pour faire leurs contre-propositions la semaine prochaine. Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan, a aussi promis de réagir par écrit. Je pense que nous recevrons aussi cette réaction d’ici une semaine, après quoi le ministre de la Défense et moi ferons un rapport au Président », a indiqué S.Lavrov.
Le chef de la diplomatie russe a prévenu que l’attente de cette réponse ne devait « pas être longue » et que Vladimir Poutine l’avait déjà précisé lors de plusieurs réunions. « Nous nous sommes vu promettre une réaction écrite, nous l’attendrons avant de réfléchir sur nos prochaines actions », a-t-il noté.
S. Lavrov a qualifié de professionnelle l’ambiance lors des consultations de Genève et de Bruxelles. « La position de l’Occident est assez dure, arrogante même, intransigeante, mais l’Occident l’a néanmoins exposée calmement, de manière professionnelle », a indiqué le chef de la diplomatie russe. La Russie a aussi exposé sa position de manière ferme et a avancé des arguments que l’Occident n’a pas, a-t-il ajouté. « Les arguments ont porté sur le principe d’indivisibilité de la sécurité […]. Nous leur avons toujours rappelé qu’il ne s’agissait pas des principes de l’Otan, mais des ententes élaborées dans le cadre de l’ensemble de la communauté euro-atlantique », a poursuivi le responsable russe.
Les discussions entre Moscou et Washington sont un format prioritaire sur les garanties de sécurité. « Le format principal est celui entre la Russie et les États-Unis, et un peu Russie-Otan », a estimé S. Lavrov. Il a souligné que Moscou n’avait pas initié les négociations sur la sécurité en Europe au sein de l’OSCE. Les membres de cette organisation en parlent « tant bien que mal » depuis des années et le dialogue revient toujours au dossier de l’Ukraine. « Nous avons entendu dire que les Américains et les principaux alliés se mettaient d’accord pour rendre l’OSCE sur le terrain de discussion principal. Nous n’avons proposé aucune initiative à l’OSCE. Nous avons présenté nos idées à l’acteur principal qui prend toutes les décisions: les États-Unis. Et nous les avons aussi présentées à l’Otan puisque nous avons signé un Acte fondateur avec cette organisation », a déclaré le ministre russe.
Il a qualifié d’inacceptables les exigences US sur le retour des forces russes dans les casernes, alors qu’elles se trouvent sur le sol national. Le département d’État des États-Unis avait précédemment appelé la Russie à ramener dans les casernes les 100.000 militaires qui se trouveraient à proximité des frontières ukrainiennes, selon Washington. « Je ne crois pas qu’il est nécessaire d’expliquer le caractère absolument inacceptable de telles exigences. Et nous n’en discuterons pas bien sûr », a martelé S. Lavrov.
La Russie avait déjà plusieurs fois rejeté les accusations de l’Occident et de Kiev concernant ses « actions agressives », expliquant que les déclarations sur une agression présumée de Moscou servaient de prétexte pour déployer plus de matériels de guerre de l’Otan près des frontières russes.
Les perspectives du dialogue avec l’Otan et notamment avec les États-Unis dépendent de l’attitude des pays occidentaux à l’égard des propositions russes sur les garanties de sécurité, a expliqué le ministre. À l’heure actuelle, les membres de l’Otan rejettent complètement la possibilité d’arrêter l’extension de l’Alliance. « Pour l’instant, l’Otan fait désormais preuve d’une totale incapacité à négocier », assure S. Lavrov.
Il a rappelé que de hauts responsables des États-Unis et du Royaume-Uni avaient promis aux dirigeants soviétiques que leur bloc militaire n’avancerait pas vers l’est. « Jim Baker [secrétaire d’État américain de 1989-1992, ndlr] a déclaré à Mikhaïl Gorbatchev en février et mai 1990 que l’infrastructure militaire ne bougerait pas d’un pouce à l’est de l’Oder […].
Ensuite John Major [Premier ministre britannique de 1990 à 1997] s’est entretenu avec Dmitri Iazov, alors ministre soviétique de la Défense. Lorsque M.Iazov lui a demandé s’il fallait s’attendre à une réaction positive aux demandes d’adhésion à l’Otan formulée par la Pologne et la Hongrie, M.Major a répondu qu’il n’y avait pas de projets pareils », a rappelé S. Lavrov. Moscou ne peut donc plus faire confiance aux déclarations de l’Otan, il tient compte des ententes signées par les dirigeants des pays de l’OSCE, y compris par les États membres de l’Alliance, a-t-il noté.
La Russie et l’Occident ont été en désaccord sur des questions essentielles lors des négociations qui ont eu lieu cette semaine à Genève et à Bruxelles, a estimé jeudi le Kremlin.
Celles-ci « ont été engagées afin d’obtenir des réponses précises aux questions fondamentales spécifiques ayant été soulevées. C’est sur ces questions fondamentales que des désaccords ont été enregistrés », a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse RIA Novosti. « Ce n’est pas bon. Les deux sessions qui viennent d’avoir lieu ne peuvent être comptabilisées qu’au passif », a-t-il déploré.
Une série de pourparlers sur la sécurité entre les Etats-Unis et la Russie s’est achevée lundi soir à Genève sans produire de percée diplomatique, tandis que les discussions entre représentants de l’OTAN et de la Russie ont pris fin mercredi à Bruxelles également sans résultat clair.

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