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La France toujours engagée au Sahel : Le choix des « forces spéciales » pour endiguer le djihadisme

La France qui cherche à se désengager du Sahel veut transformer l'opération Barkhane en opération de forces spéciales. Le contingent français devrait passer, à terme, de plus de 5 000 hommes à 3 000 soldats déployés.

Le commandant de l’opération Barkhane, le général Laurent Michon, a dévoilé à l’AFP, lundi, un nouvel objectif de la France au Sahel : réduire d’ici six mois le contingent au Sahel à 3 000 hommes, contre plus de 5 000 il y a quelques semaines, dans le cadre d’une vaste réorganisation du dispositif militaire.
«Nous sommes en train de terminer la première phase, à savoir le désengagement de l’extrême nord malien (Tombouctou, Kidal, Tessalit), en coopération à la fois avec les autorités maliennes, la Minusma (mission de l’ONU au Mali) et nos amis européens associés au sein de la force Takuba», a assuré le général français.
Lequel a précisé que «la deuxième phase va débuter au prochain semestre : il s’agira de réarticuler à la fois le commandement et les forces, essentiellement au Mali. Et la transformation ne s’arrêtera pas là. Nous étions environ 5 000 militaires français au Sahel à l’été 2021, nous serons environ 3 000 à l’été 2022. Il y aura beaucoup moins de forces conventionnelles et plus de forces spéciales dédiées au partenariat de combat, réunies au sein de la force européenne Takuba».
Le haut gradé tempère ses propos en reconnaissant l’existence de «deux sujets de friction avec Bamako : les contacts avec [la Société militaire privée russe] Wagner et le calendrier politique de la transition. Les élections devaient se tenir en février, cela semble très improbable mais ce report du calendrier politique n’impacte pas les opérations militaires. […] Certains au Mali et dans d’autres pays ne comprennent pas que les armées françaises n’arrivent pas à pacifier le Sahel. Je les comprends. Mais c’est juste impossible et ce n’est pas notre mission. Nous avons six avions de chasse, six drones et de 3 000 à 5 000 hommes pour une région grande comme l’Europe.» Interrogé sur l’état actuel de la menace djihadiste au Sahel, le général français a estimé que Daech dans le grand Sahara était actuellement en phase de «recomposition après l’élimination de certains chefs», mais a assuré que la nébuleuse du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affiliée à Al-Qaïda était «beaucoup plus» dangereuse par sa capacité à imposer une «solution acceptable» aux populations du centre du Mali. Le commandant de Barkhane précise même que c’est la contagion de cette nébuleuse vers de nouvelles zones au sud du Sahel «qui a motivé la décision de transformer Barkhane.» et de conclure que «c’est un processus assez lent qui peut être entravé, mais ce n’est pas à Barkhane partout de lutter contre cela. C’est aux pays eux-mêmes.»

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