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La pandémie inquiète les Algériens : L’effondrement du système sanitaire évitable ?

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« La situation est très préoccupante et nous n’avons pas encore atteint le pic de la troisième vague. Nous devrions atteindre le pic d’ici une semaine », a indiqué Elias Akhamouk, membre du Comité scientifique, dans une déclaration à la presse vendredi.
« Nous essayons d’être proactifs en augmentant le nombre de lits et en exploitant d’autres endroits, tels que les hôtels, pour accueillir les patients », a-t-il ajouté, notant que la propagation du variant Delta a provoqué une demande exponentielle en oxygène, engendrant une situation de stress dans les hôpitaux.
Il a également annoncé que 95% des patients actuellement hospitalisés ne sont pas vaccinés, plaidant pour un retour au confinement dans les wilayas et communes qui connaissent une dégradation de la situation sanitaire.
Mercredi, le ministre algérien de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a qualifié, mercredi, d' »alarmante » la situation épidémiologique dans le pays.
Depuis une dizaine de jours, l’Algérie connaît une fulgurante augmentation des contaminations au Covid-19, avec un bilan quotidien supérieur à 1.200 nouvelles infections depuis vendredi dernier. Jamais les chiffres n’ont été aussi élevés, ni en nombre quotidien de contaminés et de décès, ni en celui des cas graves qui nécessitent une prise en charge en soins intensifs. En effet, depuis quelques jours, les hôpitaux manquent de moyens pour faire face à la saturation qu’ils connaissent. Les soignants signalent la saturation des hôpitaux et le manque d’oxygène pour traiter les malades, à cause de la consommation élevée qui a engendré des perturbations d’approvisionnement et des pénuries dans beaucoup d’hôpitaux sur tout le territoire national.
Pr Mostefa Khiati, médecin-chercheur et président fondateur de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM) en Algérie ne cache pas son inquiétude.«La situation épidémiologique montre qu’on est en face d’une courbe ascensionnelle en termes de contamination au Covid-19 depuis pratiquement une dizaine de jours, alors qu’elle était stationnaire avant», affirme-t-il tout en précisant que «les contaminations ont évolué entre 100 et 200 cas, puis entre 200 et 300 cas et enfin entre 300 et 400 avant d’en arriver à l’explosion actuelle du nombre de malades identifiés [plus de 1.200 par jours, ndlr]».
Le spécialiste assure au micro de Sputnik que «presque tous les variants présents dans le monde sont en circulation en Algérie, cependant, le variant Delta semble prendre le dessus sur les autres, selon l’institut Pasteur d’Alger [à l’instar de ce qui se passe en Tunisie et dans près de 100 pays dans le monde, selon l’OMS, ndlr]».
Cependant, nuance-t-il, « pour être sûr sur le plan scientifique qu’il s’agit bien du variant Delta, il faudrait pratiquer quotidiennement le séquençage de l’ADN des virus à grande échelle, en y associant également les universités et les laboratoires privés dotés de moyens matériels à cet effet. Or, le problème qui se pose en Algérie est que nous ne faisons pas assez de séquençage de virus pour savoir quel est le variant qui est dominant et quels sont les problèmes liés à cette épidémie sur le plan viral. Actuellement, nous nous contentons uniquement des données des analyses fournies par les tests PCR».
Le professeur estime que«les autorités sanitaires du pays auraient dû anticiper cette situation au moins depuis le mois de mars 2021, étant donné que les besoins en oxygène, devenu extrêmement important pour la prise en charge des malades, étaient en hausse continuelle. On aurait dû augmenter les capacités de stockage d’oxygène au niveau des hôpitaux, en mettant en place de nouvelles stations d’emmagasinage. Malheureusement, les hôpitaux se sont contentés uniquement des bouteilles livrées par les entreprises de production nationales. Ceci a lieu alors qu’une commission interministérielle avait pris les devants en avril, en décidant d’élever la quantité de production d’oxygène dans le pays, qui s’avère actuellement assez suffisante pour faire face à l’urgence [l’Algérie a offert la semaine dernière une aide de 100.000 mètres cubes d’oxygène à la Tunisie, ndlr]. Le problème se pose au niveau du stockage dans les hôpitaux et dans les moyens de transport et de ravitaillement rapide».

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