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L’Afghanistan à la croisée des chemins : Comment la diplomatie russe voit le retrait US

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En déplacement à Tachkent en Ouzbékistan, où il a pris part à une conférence internationale sur la coopération avec les pays d’Asie centrale et du sud, le ministre russe des Affaires étrangères s’est exprimé le 16 juillet sur la situation en Afghanistan au regard de la finalisation du retrait des troupes américaines du pays, récemment enclenchée par Washington. «Tout le monde comprend que la mission a échoué. C’est reconnu par tous, y compris aux États-Unis», a notamment souligné le chef de la diplomatie russe qui a jugé vains les efforts de Joseph Biden pour tenter de «présenter la situation sous les couleurs les plus positives».
Il a en outre estimé qu’il n’était pas nécessaire de conclure de nouveaux accords pour résoudre la situation dans le pays. «Nous pensons que [la résolution de la situation en Afghanistan] ne nécessite pas de nouveaux accords. Il est nécessaire de mettre en œuvre ce qui a déjà été convenu par le gouvernement [afghan] et le mouvement taliban [interdit en Russie]»,a-t-il déclaré cité par l’agence de presse Tass.
«Nous avons malheureusement assisté à une détérioration rapide de la situation en Afghanistan ces derniers jours. Dans le cadre du retrait hâtif des troupes américaines et de l’OTAN, l’incertitude de la situation politico-militaire dans le pays et autour du pays s’est fortement accentuée», a par ailleurs constaté le chef de la diplomatie russe, partageant ses inquiétudes quant au développement en cours de «la menace terroriste» et d’un «trafic illicite de drogue ayant atteint des niveaux sans précédent». S. Lavrov a également insisté sur les «risques réels», selon lui, d’«un débordement de l’instabilité [en Afghanistan] vers les États voisins». Et le haut diplomate russe de souligner qu’une telle menace constituait «un obstacle majeur à l’intégration de l’Afghanistan dans la coopération régionale».
Depuis qu’ils ont lancé début mai une offensive contre l’armée afghane à la faveur du retrait des forces étrangères, les Taliban ont conquis de vastes territoires ruraux, notamment dans le nord et l’ouest du pays, loin de leurs bastions traditionnels du sud. Ils se sont emparés de plusieurs postes-frontières clés avec le Pakistan, l’Iran, le Turkménistan et le Tadjikistan, et encerclent plusieurs capitales provinciales. Privés du soutien US, les soldats afghans n’ont offert qu’une faible résistance. Plus d’un millier d’entre eux se sont par exemple réfugiés la semaine dernière au Tadjikistan, qui a mobilisé 20 000 réservistes à sa frontière avec l’Afghanistan.
Sur ces entre-faits, force est de souligner que les délégations du gouvernement de Kaboul et des Taliban réunies depuis samedi au Qatar pour tenter de trouver une issue au conflit en Afghanistan se sont engagées à poursuivre les négociations, rapporte dimanche la chaîne Al Jazeera. »Les deux parties se sont engagées à poursuivre les négociations à un niveau élevé jusqu’à ce qu’un accord », déclarent les négociateurs dans un communiqué conjoint cité par la chaîne qatarie. Elles se sont aussi entendues pour permettre la livraison d’aide humanitaire en Afghanistan, ajoute la même source.

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