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Le Hamas à Moscou : La diplomatie russe ne désarme pas…

Une source diplomatique russe de haut rang a indiqué que « le ministère russe des Affaires étrangères recevra la délégation du Hamas à son siège à Moscou ». Un déplacement qui indispose Israël, en froid avec la Russie, depuis que Tel-Aviv a choisi de s’aligner sur les positions de Washington dans le conflit ukrainien. Et en apportant aussi son soutien militaire à Kiev.

Une importante délégation du mouvement Hamas, à l’invitation du ministère russe des Affaires étrangères, est arrivée à Moscou. Fin décembre dernier, une délégation du Hamas a effectué une visite similaire dans la capitale, Moscou, et a discuté avec des responsables russes d’un certain nombre de questions.

«  Nous les recevrons demain au siège du ministère des Affaires étrangères », avait assuré une source autorisée au sein de la diplomatie russe, à l’agence Sputnik. La délégation comprend les dirigeants Fathi Hammad et Hussam Badran, ainsi que le représentant du mouvement à Moscou. Selon la source, la délégation du Hamas discutera avec des responsables russes de la situation à al-Qods, des développements sur le terrain dans l’arène palestinienne et des relations bilatérales entre la Russie et le Hamas.

Les médias israéliens ont estimé que cette visite, aggrave la crise dans les relations entre Israël et la Russie. Les médias ont également fait état du « mécontentement israélien » face à la visite officielle de la délégation du Hamas à Moscou.

D’après les médias israéliens, la délégation de responsables du Hamas dirigée par Mousa Abou Marzouk est arrivée à Moscou pour rencontrer des représentants du ministère russe des Affaires étrangères. Il rencontrera également « le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov et le président de la République tchétchène Ramzan Kadyrov ». Selon les médias israéliens, « la délégation répond à l’invitation du ministère russe des Affaires étrangères, et en toile de fond il y a une crise dans les relations avec Israël ». les mêmes sources assurent que « la délégation comprend des responsables de haut rang tels que Fathi Hammad et Husam Badran, et la réunion abordera les attaques israéliennes contre les lieux saints musulmans et chrétiens à al-Qods, le soutien de la Russie aux Palestiniens et les relations entre le Hamas et la Russie ».

La visite d’une importante délégation du Hamas à Moscou intervient à un moment où les relations russo-israéliennes connaissent des tensions importantes. Tout récemment, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a confirmé « la présence des mercenaires israéliens combattant aux côtés de la brigade extrémiste Azov en Ukraine », estimant qu’ « Israël ne pourra pas ignorer cela, en particulier avec la présence de vidéos et de documents prouvant cela ».

Les déclarations de Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, dans lesquels il a rappelé que  « même si Zelensky est juif , cela n’empêche pas la présence d’éléments nazis en Ukraine » ont alimenté la crise entre Moscou et Tel-Aviv. La Douzième chaîne israélienne a rapporté que « les déclarations de Lavrov marque le summum du recul des relations très complexes entre la Russie et Israël , depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine, en particulier après qu’Israël a annoncé qu’il  soutiendrait Kiev à travers des milliers de casques et des boucliers. » Auparavant, de hauts responsables israéliens, dont Yair Lapid, ministre des Affaires étrangères, avaient accusé la Russie « de commettre des crimes de guerre en Ukraine ».

Moscou a rejeté les allégations israéliennes. Ainsi, le ministère de la Défense a déclaré dans un communiqué publié sur son site Internet que « les déclarations du ministre israélien des Affaires étrangères provoquent regrets et rejet, et sont une tentative mal déguisée d’utiliser la situation concernant l’Ukraine pour détourner l’attention de la communauté internationale de l’un des plus anciens conflits non résolus, le conflit palestino-israélien ».

Washington s’agite

Par ailleurs, la Maison Blanche et le bureau du Premier ministre israélien ont discuté de la tenue d’une réunion des dirigeants régionaux. Ce sommet interviendra dans le cadre de la visite du président Joe Biden au Moyen-Orient vers la fin juin, rapporte Axios qui cite deux responsables israéliens. «Un sommet des dirigeants régionaux dirigé par Joe Biden signalerait le leadership et l’engagement des États-Unis au Moyen-Orient à un moment où les États-Unis sont perçus comme se retirant de la région», explique le média. Celui-ci rappelle que lors d’un appel téléphonique avec le Premier ministre israélien Naftali Bennett le 24 avril, J. Biden a accepté une invitation à se rendre en Israël dans les mois à venir.

De plus, le conseiller israélien à la sécurité nationale Eyal Hulata et son homologue américain Jake Sullivan ont discuté du prochain voyage lors de pourparlers à la Maison Blanche la semaine dernière. «Sullivan et Hulata ont évoqué la possibilité d’ajouter un élément régional à la visite de Biden, selon les responsables israéliens. L’une des idées était d’organiser une réunion entre Biden, Bennett et plusieurs autres dirigeants de la région, soit en Israël, soit dans un autre pays, afin de poursuivre sur la lancée du Sommet du Neguev qui s’est tenu en Israël fin mars et en tant que moyen de renforcer davantage les accords d’Abraham», ajoute la même source.

Les sources cité par le média US ont précisé toutefois que les discussions sont à un stade «préliminaire» et «qu’il n’est pas clair si une telle réunion sera possible», mais notent que les pourparlers sur la question sont en cours. La Maison Blanche a refusé, pour sa part, de commenter.

Les deux responsables israéliens ont déclaré qu’une date définitive pour la visite de J. Biden n’a pas été déterminée mais devrait avoir lieu dans les deux dernières semaines de juin. La visite devrait être relativement courte, le locataire de la Maison Blanche devant passer 24 à 36 heures sur le terrain, rencontrant des responsables israéliens à Jérusalem et des responsables palestiniens à Bethléem.

Ce sera le premier voyage de J. Biden au Moyen-Orient depuis son arrivée au pouvoir, alors qu’une équipe de la Maison Blanche se trouve depuis lundi en Israël pour entamer des discussions avec le gouvernement israélien sur la préparation de la visite.

 

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