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Le patron de la banque centrale du Liban dans la mouise : La justice française s’implique

Riad Salamé, gouverneur de la banque centrale du Liban, se retrouve dans l’œil du cyclone. Une femme proche de lui a été mise en examen le 14 juin dans une enquête à Paris sur le patrimoine potentiellement frauduleux acquis par le banquier en France, rapporte l’AFP de source judiciaire, confirmant une information de Mediapart.
Le patron de la banque centrale du Liban dans la mouise

Anna K., ukrainienne âgée de 46 ans et présentée comme très proche de R. Salamé, a été mise en examen pour « association de malfaiteurs », « blanchiment en bande organisée », « blanchiment de fraude fiscale aggravée » et « recel de délit puni de 10 ans d’emprisonnement », puis placée sous contrôle judiciaire, a confirmé vendredi une source judiciaire.

Selon son interrogatoire, dont l’AFP a eu connaissance, Anna K. est notamment suspectée d’avoir « participé à des montages financiers complexes permettant de dissimuler l’origine des fonds détournés par Riad Salamé au préjudice de la banque du Liban (…) et le bénéficiaire effectif final des fonds ».

Sollicité, son avocat n’a pas répondu à l’AFP.

Fin mars, la France, l’Allemagne et le Luxembourg avaient annoncé geler 120 millions d’euros d’avoirs libanais après enquête pour blanchiment d’argent, dans le cadre d’un mouvement visant R. Salamé et quatre de ses proches. En France, un certain nombre de biens immobiliers suspectés d’appartenir de fait au banquier, parmi lesquels des appartements dans le XVIe arrondissement de Paris et des espaces situés sur les Champs-Elysées, ainsi que des comptes bancaires, avaient été saisis.

C’est la première mise en examen dans ce dossier initié à la suite de plaintes d’associations et confié depuis juillet 2021 à des juges d’instruction financiers parisiens qui enquêtent sur le riche patrimoine en France du gouverneur de la Banque centrale libanaise depuis 1993.

R. Salamé, 72 ans, qui n’est toujours pas mis en cause à ce stade en France, s’est défendu à plusieurs reprises dans les médias, estimant être le « bouc émissaire » de la crise économique. « Cette mise en examen date du mois de juin dernier », a réagi Me Pierre-Olivier Sur, son avocat français, saluant ensuite ses « performances » concernant l’économie libanaise « dont il est le seul maître à bord ».

Parmi les nombreuses procédures visant à travers le monde le gouverneur de la banque centrale libanaise, une a été ouverte dans son pays en 2021 concernant son patrimoine, après une demande d’aide de la Suisse qui mène sa propre enquête. Malgré les nombreuses plaintes, convocations, enquêtes et une interdiction de voyager émise à son encontre en janvier, R. Salamé est toujours à son poste de gouverneur.

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