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Le Président turc en pèlerinage à Riyad : Capter le rial saoudien et plus si affinités

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A la veille du déplacement du Président Recep Tayyip Erdogan en Arabie Saoudite, des centaines de personnes se sont rassemblées dans les principales villes de Turquie pour dénoncer la condamnation à perpétuité du mécène Osman Kavala pour « tentative de renversement du gouvernement ».

À Istanbul, les manifestants se sont retrouvés non loin de la symbolique place Taksim, théâtre en 2013 des protestations du parc Gezi contre le gouvernement de R. T. Erdogan. Les lourdes peines de prison infligées à O. Kavala et à ses sept coaccusés illustrent la chape de plomb qui s’est abattue sur la société civile turque.

Les manifestants entonnent les slogans de Gezi, ce mouvement de protestation de l’été 2013 qu’O. Kavala est accusé d’avoir financé.  Serdar Erbas, membre du Parti des travailleurs (TIP), dénonce un « climat de peur » : « Les gens ont peur de publier un simple message sur Twitter, alors manifester… Je peux donc comprendre en partie les craintes de ceux qui n’osent manifester avec nous. J’espère que ce climat de peur prendra fin, que ce pouvoir chutera et que nous pourrons reconstruire une belle Turquie. »

Les élections doivent avoir lieu en juin 2023. D’ici là, le débat risque de grandir au sein de l’opposition entre ceux qui appellent à se mobiliser dans la rue, et ceux qui craignent que le pouvoir instrumentalise à son profit le moindre mouvement de contestation.

En tout cas, le déplacement de R.T. Erdogan à Riyad devrait permettre de sceller la réconciliation entre les deux pays qui se disputaient le leadership de la communauté musulmane sunnite. Le président turc qui s’est rapproché de Tel-Aviv tente le tout pour le tout pour sauver l’économie de son pays qui vacille. Les vannes saoudiennes pourraient s’ouvrir, moyennant des « gestes politiques » d’ampleur, pour sauver l’AKP, formation politique que pilote l’actuel Président, lors des prochaines échéances. L’accueil des Frères musulmans par Ankara pourrait être négocié, au même titre que celui du Hamas palestinien.

Habitué des voltes face, le chef de l’Etat turc pourrait marchander les lâchages politiques réclamés par Riyad. Perdra-t-il son âme au change lorsqu’on sait qu’il a lui-même ordonné de passer l’éponge sur l’assassinat de Jamal Khashoggi perpétré à même le consulat saoudien d’Istanbul ? La question se pose à l’heure où son pouvoir s’érode…

 

 

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