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Le torchon brûle toujours entre Rabat et Alger : L’interventionnisme iranien pointé du doigt par le Maroc

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Marocains et Algériens se sont écharpés lors du huis-clos ayant réuni à Alger les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe. Le point d’orgue a été la présentation, par Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, d’un projet de résolution condamnant l’appui militaire de l’Iran aux milices séparatistes du Polisario. Une démarche qui a indisposé Ramtane Lamamra, chef de la diplomatie algérienne, qui a manqué de tact lors de l’entrée en scène de la délégation marocaine.

R. Lamamra, dont le pays assure la présidence de la réunion préparatoire du sommet arabe d’Alger, a d’abord cherché à faire l’impasse sur la demande marocaine. Sauf que devant l’insistance marocaine, le responsable algérien a fini par accepter de faire figurer ladite résolution à l’ordre du jour.

Le texte marocain fera l’objet d’un vote des autres délégations arabes et sera soumis, après adoption, à la conférence des chefs d’Etats en vue de son approbation finale et donc son intégration la Déclaration d’Alger ou le rejeter.

Le projet de résolution présenté par Rabat bénéficie de l’adhésion de pays influents au sein de l’organisation panarabe, pays du Golfe en tête. Pour mémoire, lors d’une session du conseil exécutif de la Ligue arabe, tenue le septembre au Caire, le Comité ministériel arabe chargé de mettre la lumière sur l’ingérence iranienne dans les affaires intérieures des pays arabes «a réitéré sa solidarité avec le Maroc face à « l’ingérence du régime iranien et de son allié le Hezbollah dans ses affaires intérieures».

Cette instance relevant de la Ligue arabe compte l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn, l’Egypte et le secrétaire général de la Ligue arabes. La même condamnation avait été prononcée le 9 mars par le même comité lors de réunion, au Caire, des ministres des Affaires étrangères arabes.

Le tropisme iranien du Maroc prend de l’ampleur depuis quelques années déjà et a abouti à la suspension des relations diplomatiques entre Rabat et Téhéran. C’était le 1er mai 2018. Le royaume a intégré le club des pays arabes à diaboliser l’Iran et le croissant chiite qui marque l’espace arabe de Téhéran à Sanaa. Chemin faisant, c’est la collusion entre des organisations armées satellites de l’Iran et le Polisario qui est montée en épingle par la diplomatie marocaine.

Le 3 octobre, N. Bourita a déroulé depuis Rabat tout un réquisitoire contre l’appui de Téhéran «à des acteurs non étatiques armés, qui représente une menace pour la paix régionale et internationale». Les interventions iraniennes dans les pays arabes «ne se limitent plus au seul territoire yéménite, à travers les milices houthies. Au même titre que le Yémen et Al-Sham, le Maroc est frappé par les ingérences iraniennes», a-t-il dénoncé lors d’un point de presse en présence de son homologue yéménite, Ahmed Bin Mubarak.

Au niveau de la diplomatie algérienne, on n’ignore pas que le temps lui est compté. Le pays hôte du sommet arabe, dit de « réconciliation », s’active à assouplir le projet de résolution condamnant l’appui militaire de l’Iran aux milices séparatistes, en l’expurgeant surtout de toute référence au Polisario.

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