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Les Cubains dans la rue : Effets déstabilisateurs du blocus et de la pandémie

Des milliers de Cubains sont descendus dans les rues de plusieurs villes de l’île pour participer à des manifestations organisées par «des mercenaires» qui sont «à la solde du gouvernement américain», a déclaré le Président cubain qui a invité ses partisans à répliquer.
Certains manifestants à Cuba touchent de l’argent de la part des États-Unis pour fomenter des manifestations, a déclaré le Président Miguel Diaz-Canel dans une vidéo publiée sur le site du Parti communiste cubain.
«Il y a des personnes […] à la solde du gouvernement américain, des mercenaires payés par l’intermédiaire d’agences gouvernementales américaines, pour organiser de telles manifestations», a-t-il indiqué.
Des manifestations, les premières depuis de nombreuses années, ont éclaté dans le pays la veille. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour réclamer l’organisation d’élections libres et la solution des problèmes sociaux.
Selon les médias locaux, les actions se sont tenues dans huit villes, notamment à La Havane.
Les partisans du pouvoir ont organisé de leur côté leurs propres marches dans cinq villes dont la capitale, notamment en présence du Président.
Des affrontements ont éclaté par endroits: les manifestants se jetaient des pierres, des coups de feu se sont fait entendre. Il n’y a aucune information sur d’éventuelles victimes.
Des émeutes ont éclaté dans la ville de Matanzas, sur la côte septentrionale de l’île.Les manifestants y ont pillé un magasin de vente contre des devises et renversé plusieurs voitures.
Joe Biden a lui aussi réagi à ces manifestations en appelant le pouvoir cubain «à entendre son peuple et à répondre à ses besoins», indique un communiqué de la Maison Blanche. «Nous nous tenons aux côtés du peuple cubain et de son appel clair à la liberté», a-t-il affirmé. Sauf que ce discours de circonstance se trouve discrédité par les faits en tête desquels se trouve l’embargo US contre Cuba, le plus long dans l’histoire depuis la victoire des communistes et leur prise du pouvoir à La Havane.
Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, a déclaré dans un tweet que son pays soutenait «la liberté d’expression et de réunion à Cuba».
Les relations entre La Havane et Washington, qui sont loin d’être au beau fixe depuis longtemps, ont connu une certaine reprise entre 2014 et 2016 et ont été marquées par une visite du Président Barack Obama dans l’île en mars 2016. Elles se sont pourtant de nouveau détériorées avec l’arrivée à la Maison-Blanche de Donald Trump qui a renforcé les sanctions contre le pays.
Cet embargo ainsi que l’absence de touristes pour cause de pandémie ont confronté cet État à de nouvelles difficultés économiques et sociales. En outre, le pays connaît ces derniers temps une brusque remontée des cas de contaminations qui se chiffrent, selon l’université Johns-Hopkins, à plus de 238.491 dont 1.537 décès pour une population de 11,3 millions d’habitants. Pourtant, l’Ile a réussi à développer un vaccin anti-Covid et plaide même pour sa distribution gratuite dans le monde.

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