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L’Ethiopie à la croisée des chemins : La pression des rebelles pèse sur Addis-Abeba

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L’annonce de la prise par la rébellion tigréenne d'un verrou stratégique dans le Nord qui lui ouvre la route menant à la capitale a poussé Addis-Abeba à sonner la mobilisation tout en mettant en sourdine les libertés. Les combats se sont étendus vers le Sud, mais aussi vers l'Est, en direction de l'autoroute stratégique reliant Addis-Abeba et Djibouti.

L’armée fédérale éthiopienne semble s’être repliée en partie sur la capitale, mais aussi sur Debre Berhan, dernière ville sur la route menant à Addis-Abeba, et vers laquelle convergent les combattants tigréens. Une fois la victoire dans le Nord à Dessie et Kombolcha proclamée, ils assurent avoir fait la jonction avec la rébellion de l’Armée de libération oromo, avec qui ils ont juré de renverser le Premier ministre Abiy Ahmed. L’état-major tigréen affirme avoir avancé encore plus loin vers le sud et contrôler désormais Kemise, à 325 kilomètres de la capitale.
De violents affrontements ont lieu plus à l’est, pour le contrôle de la route d’approvisionnement reliant Addis-Abeba et Djibouti, névralgique pour le ravitaillement de l’armée. Des sources dans la région évoquent des colonnes de chars de l’armée éthiopienne à une vingtaine de kilomètres de la ville de Mille. Les forces régionales afars et l’armée fédérale tentent d’empêcher la coupure de l’autoroute et de la voie ferrée par où passe la majeure partie de l’essence importée en Éthiopie.
C’est dans ce contexte très volatile que Jeffrey Feltman, envoyé spécial US pour la corne de l’Afrique, est arrivé à Addis-Abeba pour y prôner une solution pacifique et obtenir une désescalade.
Parallèlement, les pays d’Afrique de l’Est se mobilisent sur la même voie. Au Kenya, l’inquiétude sourd et Nairobi appelle les parties au conflit à un cessez-le-feu et à privilégier le dialogue. Un discours qui tranche avec le discours d’Uhuru Kenyatta il y a un tout juste un mois à Addis-Abeba, lors de l’investiture du nouveau gouvernement éthiopien. Il avait alors assuré A. Ahmed de tout son soutien. Mais depuis, la situation s’est considérablement dégradée. La police kényane a d’ailleurs annoncé avoir renforcé son dispositif le long de sa frontière avec l’Éthiopie. Ce jeudi matin, le secrétaire exécutif de l’organisation sous-régionale IGAD, a également exprimé de sa « grande préoccupation » et invité les belligérants à la « retenue » pour le « bien de l’Éthiopie et de la région ».
Des appels qui se joignent donc aux efforts de l’envoyé spécial US. J. Feltman a rencontré Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine. À la veille de ce déplacement, l’émissaire américain avait toutefois fait part de son pessimisme en déclarant que les différentes parties au conflit, « ne semblaient être en aucune manière ouvertes à l’idée d’un accord menant à un cessez-le-feu négocié. »

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