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L’Exécutif iranien a une nouvelle « feuille de route » : Rejet total de tout enfermement dans le dossier nucléaire

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Ebrahim Raïssi a prêté serment devant le Parlement iranien. Le nouveau président de la République islamique d'Iran entend redresser une économie minée par les sanctions, sans pour autant céder à la «pression» exercée par les Occidentaux. La feuille de route telle que tracée par le patron de l’Exécutif, affublé du titre « conservateur », en dit long sur ce qui suivra.

«Toutes les sanctions illégales américaines contre la nation iranienne doivent être levées. Nous soutiendrons tout plan diplomatique qui atteindra cet objectif», a laissé entendre E. Raïssi, lors de sa prestation de serment devant le Parlement iranien ce 5 août. Le nouveau président a levé le voile sur les grandes lignes de la politique que mènera Téhéran durant son mandat. En particulier, l’ancien chef de l’Autorité judiciaire iranienne devra composer avec un défi intérieur : celui de relever une économie durement frappée par les mesures imposées par Washington. «Le peuple iranien attend du nouveau gouvernement qu’il améliore leur vie»,a-t-il affirmé au cours de la cérémonie d’investiture, ajoutant que «le nouveau gouvernement travaillera pour améliorer l’économie et résoudre les problèmes de la nation.»
Téhéran ne liera«pas le niveau de vie de la nation à la volonté des étrangers». Néanmoins, celui qui est lui-même sous le coup de sanctions US pour son rôle présumé dans l’exécution de prisonniers politiques en 1988 (un épisode que les autorités iraniennes démentent) n’est pas prêt à toutes les concessions. Il a ainsi promis que Téhéran ne céderait pas face à la «pression et [aux] sanctions», assurant que celles-ci ne parviendraient pas «à décourager l’Iran de défendre ses droits».
Lors de sa prise officielle de fonctions deux jours plus tôt, E. Raïssi avait déjà prévenu que Téhéran ne lierait«pas le niveau de vie de la nation à la volonté des étrangers». Selon l’AFP, plusieurs dirigeants et hauts responsables internationaux ont assisté à l’investiture du nouveau président, dont les présidents d’Irak Barham Salih et d’Afghanistan Ashraf Ghani, ou encore les chefs du Parlement russe, sud-africain et syrien.
Réputé plus modéré que son successeur, l’ancien président Hassan Rohani avait conclu en 2015 un accord avec les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, Allemagne, Union européenne, France et Royaume-Uni) qui conditionnait le contrôle du programme nucléaire national à une levée partielle des sanctions. Mais cet accord mondialement salué est tombé à l’eau lorsque le président américain Donald Trump en a retiré unilatéralement les États-Unis en 2018, renforçant des sanctions qui n’ont jamais totalement cessé de frapper le pays depuis la Révolution islamique de 1979. Depuis le retrait US, des négociations sont en cours à Vienne pour tenter de relancer le processus, mais le nouveau président a déjà mis les points sur les « i ». Au lendemain d’un nouveau round de négociations dans la capitale autrichienne, le 21 juin, E. Raïssi avait ainsi expliqué pour sa première conférence de presse post-électorale que Téhéran ne négocierait pas «pour le plaisir de négocier». «Toute rencontre doit produire des résultats […] pour la nation iranienne», avait-il poursuivi, avant de souligner : «J’exhorte les États-Unis à revenir à leur engagement envers l’accord.»
Le nouveau président n’entend pas, pour autant, rencontrer Joe Biden dans l’immédiat, comme il l’a laconiquement fait savoir à un journaliste américain qui lui posait la question. Si E. Raïssi devra donc compose avec ce dossier dans le cadre de la politique étrangère de son pays, il a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne se laisserait pas enfermer par la question nucléaire. «Notre politique étrangère ne se limitera pas à l’accord nucléaire. Nous aurons des interactions avec le monde. Nous ne lierons pas les intérêts du peuple iranien à l’accord nucléaire», a-t-il ainsi martelé lors de cette même conférence de presse.

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