#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

L’Istiqlal joue sur la fibre sociale : Et incite l’Exécutif à plus d’audace

Tout en représentant un attelage central dans la troïka qui tire la majorité aux affaires, l’Istiqlal affiche d’autres ambitions socio-économiques pour le pays. C’est ce qui se conçoit via la lecture des recommandations de l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEM) au sujet du Projet de Loi des Finances 2022.

Dans le cadre de son suivi actif de la situation économique et sociale de notre pays, l’AEI a livré sa lecture du Projet de Loi des Finances 2022, dont elle a applaudi la « grande portée sociale ». Elle a dans ce sens préconisé plus de volontarisme en termes de croissance hors agriculture, de soutien aux secteurs en difficulté, de promotion de l’investissement, de régionalisation avancée et d’appui au pouvoir d’achat de la classe moyenne.
« Ce projet est le premier d’un nouveau gouvernement nouvellement installé avec une majorité nouvelle et ramassée. Il est marqué par des orientations royales claires, notamment en ce qui concerne la généralisation de la protection sociale et la souveraineté sanitaire, alimentaire, industrielle et énergétique », a ainsi indiqué l’AEI.
Se référant au contexte marqué par la crise pandémique mondiale, l’Association estime que les attentes des citoyens et des entreprises sont importantes en termes de relance économique et sociale, talonnées d’enjeux vitaux pour un développement durable et inclusif de notre pays. Même si le PLF 2022 est basé sur des hypothèses très prudentes, l’AEI estime qu’il reste porteur d’un ensemble d’acquis qu’elle a bien soulignés dans son communiqué.
Parmi ses acquis, l’AEI retient la fin de l’austérité, avec une importante enveloppe de 245 Milliards de DHS dédiée à l’investissement public, le démarrage du déploiement effectif de la protection sociale généralisée, la volonté d’accélérer la transition énergétique en introduisant le principe de « pollueur payeur », parallèlement à la création d’un département dédié à la transition énergétique au sein du gouvernement ou encore la priorité donnée à l’emploi, notamment celui des jeunes avec le lancement du programme Awrach. L’AEI retient également la relance du programme Intelaka et l’initiative Forsa intégrés au PLF, tout en poursuivant les stratégies sectorielles génératrices d’emplois, la stabilisation de certains prix de produits subventionnés par l’augmentation des budgets de la compensation et enfin l’introduction du principe de Revenu minimum devant atteindre 1000 dirhams sur 3 ans et permettre aux plus démunis de percevoir un minimum vital, réduisant ainsi leur dépendance des autres.
Tout cela n’empêche pas l’Association de braquer les projecteurs sur certains aspects du PLF 2022, notamment « le taux de croissance retenu (3,2 %) qui est aligné sur ceux des années précédant la crise et qui n’est annonciateur ni de ruptures par rapport au passé ni de signaux suffisamment positifs aux opérateurs économiques ». L’AEM relève que l’annonce d’un taux ambitieux de croissance hors agriculture qui serait, selon elle, plus stimulant pour les opérateurs économiques devant s’inscrire dans une logique collective de relance.
Il y a également l’insuffisance des mesures fiscales et budgétaires au profit des secteurs fortement impactés par la crise actuelle (tourisme et activités dépendantes, la culture, l’habitat, certaines activités exportatrices …), alerte l’AEI, ou encore la suppression de la progressivité de l’IS qui est en décalage avec l’esprit de la loi-cadre sur la fiscalité et les orientations du Nouveau Modèle de Développement, précise la même source.
Dans le cadre de son suivi attentif aux discussions relatives au projet de loi de finances (PLF) 2022 au sein de la première chambre, ainsi que les amendements retenus à l’issue de ce premier examen, l’AEI a livré plusieurs recommandations.
Il s’agit de l’adoption des mesures d’appui aux secteurs fortement touchés par la crise COVID-19, notamment le tourisme, les activités culturelles et artisanales, l’habitat et certains secteurs exportateurs, estime l’AEI qui recommande vivement l’organisation du salon Made in Morocco dès 2022.
De plus, l’AEI préconise de prendre les dispositions permettant aux sociétés de financement, notamment par leasing, de proroger de 24 mois les délais retenus avant de procéder à la saisie des biens financés. Une condition à appliquer au cas par cas, particulièrement aux entreprises impactées par la crise, notamment dans le tourisme, le transport des voyageurs et du bâtiment, en attendant la reprise tant attendue dit-elle.
L’AEI préconise aussi l’accélération de la sortie de la charte de l’investissement, diversifier les outils et renforcer les moyens de promotion de l’offre Maroc auprès des investisseurs, nationaux et internationaux tout en assurant la réalisation, dans les délais, de la stratégie nationale de renforcement des ressources en eau potable et d’irrigation dans ses différentes composantes.
Il s’agit également d’actionner le contrat programme de l’agroalimentaire et le plan logistique, estime l’AEI, et opérationnaliser plus rapidement la régionalisation avancée, notamment en termes de déconcentration et d’allègement des procédures, permettant ainsi aux conseils régionaux de déployer leurs plans de développement dans les délais.
L’Association recommande d’inciter les Régions à créer des Fonds d’investissement régionaux comme outil d’encouragement des investissements directement productifs et créateurs d’emplois dans leurs territoires, à travers des partenariats public-privé et veiller à la réalisation effective des investissements publics, prévus dans le cadre du PLF 2022, notamment ceux qui ont un impact immédiat et direct sur la relance de la croissance économique et la création d’emplois.
L’AEM préconise, enfin, d’introduire et adopter les amendements permettant de protéger davantage le pouvoir d’achat des citoyens, notamment ceux de la classe moyenne, et la compétitivité de nos entreprises, contre les augmentations de prix que subit notre pays. Selon elle, ces ajustements permettraient d’enclencher, dès 2022, la mise en œuvre effective de la feuille de route du Nouveau Modèle de Développement.

Recommandé pour vous