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Livraisons de gaz au Maroc : Le bras de fer entre l’Algérie et l’Espagne se durcit

La tension ne baisse pas entre l’Algérie et l’Espagne. La décision prise par Madrid de livrer, après traitement, le gaz naturel liquéfié (GNL) acheté par le Maroc dans ses installations via le gazoduc Maghreb-Europe, alimente toujours la polémique. Alger cherchant à asphyxier Rabat tout en indisposant Madrid.

Teresa Ribera, 3e vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la Transition écologique, a assuré, vendredi, dans une interview accordée à l’agence de presse italienne Nova, que son pays «n’a pas peur de la rupture des approvisionnements en gaz en provenance de l’Algérie».

La responsable espagnole a ainsi réagi aux menaces des responsables algériens tout en les avertissant quant aux négociations portant sur la révision à la hausse des prix du gaz. «Nous savons que pour le gouvernement algérien, il y a un point d’interrogation sur la manière de déterminer la valeur de référence utilisée pour le prix du gaz vendu à l’Espagne», soulignant que la «norme de référence pour Madrid a toujours été le marché des Etats-Unis», a-t-elle expliqué.

Les déclarations de T. Ribera ont fait réagir la partie algérienne.  Abdellkrim Touahria, ambassadeur algérien accrédité à Rome, a souligné, le jour même, à la même agence, que son gouvernement «cesserait d’approvisionner l’Espagne en gaz naturel si celle-ci ne respecte pas les accords signés» entre les deux pays. «Si l’Espagne décide de revendre le gaz importé à l’Algérie vers d’autres pays, l’Algérie sera contrainte de ne pas respecter ses engagements, car Madrid sera dans ce cas précis la première à les violer», rapportent des médias algériens.

T. Ribera a déjà demandé à Enagás, en sa qualité d’opérateur et gestionnaire du système gazier espagnol, de mettre en place un système permettant de garantir l’origine du gaz arrivant en Espagne. Une décision destinée à rassurer les autorités algériennes mais qu’une partie de la presse locale a qualifiée d’«entourloupe».

Pour rappel, Enagás a noté que les exportations via le gazoduc Medgaz ont chuté d’environ 25 % la semaine dernière, par rapport aux niveaux enregistrés à la mi-mars.

La confrontation par d’autres moyens

La tension entre Madrid et Alger prend une autre tournure que craignaient nombre d’acteurs espagnols. Des sources policières ibériques se déclarent préoccupées par le nombre de réfugiés syriens, afghans et bangladais qui arrivent, depuis les côtes algériennes, vers Almeria et Murcie, rapporte The Objectif.

On estime à 1 000 personnes le nombre des migrants de ces trois nationalités, arrivés en quelques semaines en Espagne. Un chiffre important comparé aux 4 000 Algériens ayant atteint la péninsule en 2021 à bord de 400 embarcations de fortune, relèvent les mêmes sources. «La Police situe le début de ces flux migratoires entre fin mars et début avril ; peu de temps après que, le gouvernement de Pedro Sanchez ait annoncé son soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental», note la publication en ligne.

«Face à la nouvelle entente entre Madrid et Rabat, l’Algérie a réagi avec force, rappelant son ambassadeur en Espagne pour des consultations avec effet immédiat», souligne The Objectif. Les sources policières espagnoles consultées parlent d’une «pression migratoire silencieuse exercée par l’Algérie», appelée «à devenir une tendance habituelle dans les mois à venir».

Chakib Rachid Kaïd, secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, a été assez explicite en affirmant que son pays «va réviser tous les accords avec l’Espagne, dans tous les domaines, pour voir comment la relation évolue à l’avenir», après l’appui de Sanchez à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara.

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