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Logiciel d’espionnage Pegasus : Une affaire qui sent le soufre…

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Lors d’entretiens accordés cette semaine au Washington Post, plusieurs anciens et actuels responsables de sécurité ont déclaré qu’ils présument que la société, fondée par d’anciens officiers de renseignement israéliens, fournit au moins quelques informations au gouvernement de l’entité sioniste, sur qui utilise ses produits d’espionnage et les informations ainsi collectées.
«C’est fou de penser que NSO ne partagerait pas d’informations sensibles sur la sécurité nationale avec le gouvernement d’Israël», a déclaré un ancien haut responsable américain de la sécurité nationale qui a travaillé en étroite collaboration avec les services de sécurité israéliens. «Cela ne signifie pas qu’ils sont une façade pour les agences de sécurité israéliennes, mais les gouvernements du monde entier supposent que NSO travaille avec Israël», ajoute-t-il sous couvert d’anonymat.
Ainsi, bien que NSO soit une entreprise privée, les responsables américains soupçonnent depuis longtemps que certaines informations qu’elle collecte sont également consultées par le gouvernement israélien, a précisé un autre responsable US proche du dossier.
Les agences de renseignement américaines n’utilisent pas les produits de NSO, ont déclaré des sécuritaires américains interrogés. Les informations que les produits NSO peuvent extraire sont les mêmes, cependant, que celles que les agences de renseignement du monde recueillent auprès de leurs cibles, précise-t-on.
Un haut responsable du renseignement européen a déclaré, pour sa part, que depuis 2019, son pays avait confirmé qu’environ 1 400 personnes dans 20 pays avaient été espionnées à l’aide du logiciel NSO. «Dans certains pays, il a également été utilisé pour cibler des journalistes, des militants des droits humains, des politiciens et des hommes d’affaires», a ajouté ce responsable. Il a reconnu que les outils de NSO peuvent«être cruciaux dans la lutte contre le crime organisé et le terrorisme», mais les incidents de gouvernements étrangers utilisant le logiciel, en particulier l’outil Pegasus de NSO, pour surveiller les journalistes et les militants des droits de l’Homme ont entaché la réputation de la société israélienne.
Le Washington Post rappelle que le ministère israélien de la Défense examine et doit approuver la licence des produits de NSO aux gouvernements étrangers. Il peut restreindre l’octroi de licences pour les outils de surveillance de l’entreprise et effectue son propre examen des dossiers des droits humains des pays que NSO veut transformer en clients. Un porte-parole du ministère israélien de la Défense a déclaré qu’«Israël n’a pas accès aux informations recueillies par les clients de NSO». La société a indiqué dans une déclaration écrite qu’elle nie«les allégations selon lesquelles le gouvernement israélien surveille l’utilisation des systèmes de [ses] clients».

Enquête israélienne
Réagissant au tollé international suscité par l’exploitation du logiciel d’espionnage développé par NSO Group, Israël a mis en place une équipe interministérielle chargée d’examiner les informations selon lesquelles Pegasus aurait été utilisé par plusieurs pays à travers le monde pour espionner des responsables gouvernementaux, a déclaré mercredi une source israélienne.
Cette équipe est dirigée par le Conseil national de sécurité qui dépend du Premier ministre Naftali Bennett. Ce conseil dispose de compétences plus larges que le ministère de la Défense, chargé de superviser les exportations du logiciel Pegasus, a précisé la source.
Selon des informations du Monde, Pegasus aurait notamment été utilisé par un service marocain pour espionner certains journalistes du site d’informations Mediapart et de l’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné.Le gouvernement marocain a officiellement rejeté ce qu’il a décrit comme«des allégations infondées et mensongères».
Le Président français Emmanuel Macron et l’ancien Premier ministre Édouard Philippe ont également été ciblés en 2019 en vue d’une éventuelle mise sous surveillance de leurs téléphones, ont également rapporté le quotidien du soir et Radio France.L’actuel Premier ministre français Jean Castex a déclaré sur TF1 ce mercredi qu’E. Macron avait«ordonné toute une série d’investigations» à la suite de ces révélations. «Nous allons regarder ça de très près», a-t-il assuré.
La source israélienne, directement informée du dossier, a cependant précisé qu’il était peu probable que des restrictions à l’exportation soient imposées au logiciel Pegasus. «L’objectif est de découvrir ce qui s’est passé, d’examiner ce problème et d’en tirer des leçons», a-t-elle mis en relief, s’abstenant de présenter la mission de cette équipe comme une enquête formelle. «Nous nous félicitons de toute décision prise par le gouvernement d’Israël, et nous sommes convaincus que les activités de l’entreprise sont sans faille», a commenté pour sa part un porte-parole de NSO Group. Lequel assure que son logiciel est destiné seulement aux services de renseignement gouvernementaux et aux agences de maintien de l’ordre afin de les aider à lutter contre le crime et le terrorisme.
Pour l’heure, les services du Premier ministre israélien ont refusé de faire tout commentaire sur cette affaire pour le moins fumeuse.

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