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L’OMS veut un traité sur les pandémies : L’aiguillon Omicron

L'Organisation mondiale de la santé, réunie en session spéciale, à Genève, cherche à mettre en place un traité sur les pandémies. Par ailleurs, elle s’est insurgée contre les restrictions frappant l'Afrique australe après ses révélations sur le variant Omicron. Variant qui sert d’aiguillon pour le nouveau combat engagé par l’OMS.

L’OMS se réunit pour la deuxième fois de son histoire en session spéciale, à l’heure où la vague de contaminations au coronavirus fait craindre le pire depuis la découverte du variant Omicron du nouveau coronavirus.
Si de plus en plus d’États se barricadent face à cette nouvelle menace, l’OMS tempère et appelle à laisser les frontières ouvertes, notamment avec l’Afrique du Sud. Pour l’organisation mondiale, ces mesures sont contre-productives. Si un pays déclare l’émergence d’un nouveau variant sur son sol, et qu’en réponse tous les autres le mettent à l’écart, le risque à l’avenir, c’est que très peu jouent le jeu de la transparence. De surcroît, ces restrictions n’ont pas empêché le variant B1.1.529 de se répandre, puisqu’il a d’ores et déjà été identifié dans plusieurs pays.
Face à cette menace dont ni la contagiosité, ni la pathogénicité, ne sont encore mesurables, l’OMS plaide plutôt pour une remise à plat des accords internationaux allant vers plus de coopération. C’est précisément le sens de la session.
En premier lieu, il y a la question de l’accès aux vaccins : si le partage n’est pas équitable, avec d’un côté des pays protégés et de l’autre des États ou le virus circule, cela pose d’abord un problème éthique, et c’est prendre le risque de voir émerger de nouveaux variants. Cela fait des mois que l’OMS alerte sur ce sujet. D’ailleurs, le variant Omicron incite à la création d’un traité sur les pandémies, estime Tedros Ghebreyesus. Le patron de l’OMS en veut pour preuve avec cette multiplication de fermetures unilatérales de frontières avec l’Afrique australe. « On doit remercier l’Afrique du Sud et le Botswana d’avoir séquencé et identifié le variant, pas les pénaliser, dit-il. Et Omicron démontre pourquoi nous avons besoin d’un traité sur les pandémies. Parce que le système actuel n’encourage pas les États à alerter les autres des menaces qui vont inévitablement arriver chez eux », rappelle-t-il.
Un traité n’empêchera pas les égoïsmes nationaux. Mais pour ses partisans, il aurait le mérite de mieux coordonner la riposte et le partage d’informations en cas d’émergence d’un nouvel agent infectieux, avec l’envoi automatique d’experts sur le terrain.
Ira-t-on vers un consensus à Genève sur le traité en discussion ? Pour l’heure, la messe est encore loin d’être dite face aux discussions qui peuvent s’étaler des mois durant.

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